LES INTERVENANTS

Akram Belkaïd

Akram Belkaïd est un journaliste et essayiste algérien. Né en 1964 à Alger (Algérie), il est journaliste au Monde diplomatique. Il collabore aussi avec le site Orient XXI, les publications Afrique magazine et Afrique Méditerranée Business (AMB). Il est aussi chroniqueur au Quotidien d'Oran où il publie deux chroniques par semaine. La Chronique du blédard (depuis avril 2005) et la Chronique de l'économie (depuis janvier 2008). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le Maghreb et l'Algérie ainsi que d'un recueil de nouvelles se déroulant dans le monde arabe à la veille de l'invasion de l'Irak, en mars 2003.

 

Les brèves proposées par Akram Belkaïd:

Un regard calme sur l'Algérie

"Meurtrie par une décennie sanglante faite d'affrontements entre «pouvoir» et islamistes armés mais aussi de terrorisme à grande échelle, de destruction, de massacres et d'enlèvements de civils, l'Algérie tente désormais de panser ses plaies. Pourtant, ce retour à la paix civile, elle-même fragile, ne résout aucun des grands maux qui ont failli précipiter ce pays dans l'abîme. Tout se passe comme si les dirigeants algériens entendaient oublier au plus vite les «années noires», sans chercher à en tirer des enseignements pour prévenir un nouvel embrasement. En s'efforçant d'éviter les raisonnements manichéens, ce livre propose une réflexion apaisée qui entend rompre avec les habituelles grilles d'analyse de la crise algérienne. Sans perdre de vue la nature manipulatrice et incompétente du «pouvoir» et sans oublier l'écrasante responsabilité des islamistes, il aborde plusieurs questions dont dépend l'avenir de l'Algérie : régionalisme, identité, langue, rapport à la religion et à la modernité, liens avec le Maghreb et la France, de même que les égarements d'une «réconciliation» trop vite décrétée, le rôle de l'armée, le statut de la femme, le sacrifice de la jeunesse et les dégâts sociaux provoqués par l'ouverture économique. Les tabous de l'Histoire ne sont pas éludés. L'ouvrage met aussi en avant l'existence d'une culture de glorification de la violence et revient sur la difficulté des Algériens à explorer la mémoire de la guerre d'indépendance."


Retours en Algérie

"Printemps 2012. Jean-Claude Guillebaud, éditeur, essayiste et journaliste, m’offre un grand témoignage d’amitié en me proposant de l’accompagner en Algérie avec un groupe de lecteurs de l’hebdomadaire français La Vie (ex-La Vie catholique). Le déplacement est prévu pour le mois de septembre de la même année. D’habitude, c’est Catherine Guillebaud, son épouse, elle-même éditrice, qui voyage avec lui, mais, cette fois, la rentrée littéraire l’obligera à rester à Paris pour soutenir ses auteurs. J’accepte l’invitation sans hésiter : c’est une chance que je ne peux laisser passer. Jean-Claude est né, lui aussi, à Alger. L’Algérie est un sujet fréquent de discussion entre nous. C’est grâce à lui que j’ai pu achever le livre qui m’a permis de tourner (du moins, en partie) la page de mon départ. Journaliste de profession, j’ai dû, à l’époque, quitter d’urgence le pays devant la multiplication des attentats et des menaces de mort contre la presse. Ce déplacement va nous permettre de poursuivre nos échanges in situ, dans un contexte doublement particulier. D’abord, parce que l’Algérie fête en 2012 le cinquantième anniversaire de son indépendance, ce qui ouvre la voie à nombre de bilans et de rétrospectives plus ou moins critiques. Ensuite, parce qu’il s’agit du voyage d’une centaine de personnes ayant, pour la plupart, leur propre histoire algérienne. Parmi elles, il y aura d’anciens appelés du contingent français pendant la guerre d’indépendance, des pieds-noirs ou des enfants de rapatriés, ainsi que d’anciens coopérants français ayant vécu dans le pays aux premiers temps de l’indépendance. Pour leur grande majorité, ce sont des hommes et des femmes de confession chrétienne, pratiquants et donc attentifs au sort et à l’avenir de l’Église catholique d’Algérie, cette institution héritière de l’Église d’Afrique dont la présence dans ce pays remonte aux premiers temps de la chrétienté, même si elle est aujourd’hui minoritaire dans une terre musulmane. Toutes et tous sont venus pour des retrouvailles longtemps attendues, trop souvent reportées ou contrariées par la faute des querelles et malentendus franco-algériens, mais aussi des fantômes d’un passé encore douloureux"


PLEINE LUNE SUR BAGDAD

"Le 20 mars 2003, par une nuit de pleine lune, les États-Unis d’Amérique et leurs alliés déclenchent l’invasion de l’Irak pour renverser le président Saddam Hussein et son régime. Au même moment, de Bagdad à Casablanca, de Gaza, Tunis, Washington à Paris, des destins basculent, des drames se nouent à huis-clos. Deux contrebandiers s’enfoncent dans le Najd saoudien, un couple de Koweïtis se retrouve face à ses démons, des amis récitent des vers dans une vieille demeure de Damas, un chirurgien algérien évoque la guerre, un commando mène un coup de force à Beyrouth tandis qu’un chauffeur de taxi jordanien et ses passagers font une bien étrange rencontre dans le désert irakien. Au fil de quatorze nouvelles, l’écrivain et journaliste Akram Belkaïd revient à sa façon sur un moment clé de l’histoire du Moyen-Orient et, plus particulièrement, de l’Irak. Des textes indépendants mais liés par une unité de temps et irrigués par la puissance évocatrice de la poésie arabe."


143 rue du désert

"Je voudrais rester dans le sujet algérien et vous parler de Hassen Ferhani, un réalisateur algérien de documentaires. Il avait en 2015 sorti « Fi Rassi Rond-point », tourné dans les abattoirs d’Alger (qui ont été détruits depuis). Il avait filmé la communauté qui vivait dans ces abattoirs et représentait une sorte de modèle réduit de ce qu’était l’Algérie. L’un des personnages prononçait cette phrase culte : « En Algérie, on ne ment jamais mais on ne succombe jamais à la vérité ». Hassen Ferhani sort un nouveau documentaire, qui s’appelle « 143 rue du désert ». C’est dans le désert algérien, et c’est une femme qui tient un relais routier. Le film est assez saisissant, il a été primé en septembre dernier à Locarno, il sera diffusé en France à partir du mois de juin. Cela me donne l’occasion de dire qu’il y a une production cinématographique algérienne de qualité qui est de plus en plus importante. La génération qui s’exprime en ce moment est la plus talentueuse qu’on ait eue. Le problème est qu’en France les diffusions sont souvent restreintes alors que le public existe. "


Frantz Fanon

"Je recommande la lecture de cette bande dessinée de Frédéric Ciriez et Romain Lamy. Ce roman graphique nous relate la rencontre entre Fanon et Sartre, en 1961. C’est encore la guerre d’Algérie, Fanon se sait malade, il vient d’écrire les Damnés de la Terre, et demande à Sartre d’en écrire la préface. On sait l’impact qu’aura cette dernière, parfois au détriment du livre de Fanon. Le livre montre à quel point la rencontre fut rugueuse, et aussi que peut-être leur relation fut assez largement bâtie sur un malentendu. C’est passionnant, particulièrement à l’heure ou la figure de Fanon revient dans le débat public français."


La pyramide inversée

"Je vais peut-être vous décevoir, car je sais que ce sujet n’est pas toujours très bien perçu, mais je lis en ce moment cet ouvrage d’un journaliste anglais, véritable star dans son pays, Jonathan Wilson, dont le livre vient d’être traduit par Hachette Sport. C’est un pavé sur l’évolution de la tactique dans le football. Comment on est passé du chaos de l’époque victorienne à la science d’aujourd’hui, bourrée de statistiques. Même ce sport souvent conspué est touché par le fléau des algorithmes. "



Algérie 1962 une histoire populaire

"Je vous recommande cet ouvrage de Malika Rahal qui vient de paraître aux éditions La Découverte. Vous savez que nous commémorons le 60ème anniversaire de l’indépendance cette année, ce sera donc un élément de l’actualité des prochaines semaines, y compris en France. L’historienne propose « une histoire populaire », et nous montre ce qu’a été cette année 1962 en Algérie. Le livre est en deux parties : tout ce qui précède l’indépendance, l’OAS, les recompositions et les défaites de tous ceux qui n’étaient pas au sein du FLN ; et puis, après 1962, le temps de la vengeance (un chapitre évoque le massacre de Pieds-noirs à Oran), les violences pour ceux qui ont servi la France, mais aussi un aspect passionnant : comment on bâtit un jeune Etat, à partir de ce qu’a laissé la France, et après un exode massif. Tout cela est raconté avec force témoignages."


Un général des généraux

"Je vous recommande cette bande dessinée de Nicolas Juncker et François Boucq, qui relate les évènements d’Alger de mai 1958. C’est potache, les personnages historiques comme Massu, Salan, Delbecque, ou même de Gaulle sont présentés sous un jour assez négatif. Guy Mollet y est présenté comme un parfait abruti par exemple. En même temps, c’est très pointu historiquement, cela montre bien le détail de l’enchaînement des évènements. Je rappelle qu’en mai 1958, il y a eu des militaires qui ont pris la Corse, et qu’on avait peur de voir des parachutistes atterrir à Paris, et que tout cela conduisit au retour de de Gaulle. Un ouvrage très instructif sur un moment clef de l’Histoire de France et de l’Algérie."


Le Liban du mythe phénicien aux périls contemporains

"Daniel Meier vient de publier ce livre, consacré au Liban. C’est fait sous une forme très pédagogique et c’est une lecture assez stimulante. On y explique par exemple que l’origine phénicienne des libanais est largement mythique, et qu’elle est due en bonne partie à l’écrivain Ernest Renan. Mais il y a des choses plus récentes, comme l’explosion du port de Beyrouth en août 2020. Le Hezbollah a été beaucoup accusé, mais on se rend compte qu’en réalité les responsabilités sont multiples. On y trouve aussi une analyse fine du rôle de la Syrie dans ce pays depuis plusieurs décennies."




Deux mains la liberté

"Je vous recommande d’abord une pièce de théâtre, écrite et mise en scène par Antoine Nouel, jouée au théâtre Lepic, à Paris. Elle est assez étonnante, puisqu’il s’agit du docteur Kersten, le médecin thérapeute de Himmler. Il a soigné et massé Himmler pendant toute la guerre, et dans le même temps il obtenait de ce monstre la libération de dizaine de milliers de prisonniers, juifs ou non. Le sujet est original, et la ressemblance physique entre Himmler et l’acteur qui le joue est assez troublante. Le docteur Kersten devait recevoir la Légion d’honneur des mains du général de Gaulle au début des années 1960 mais décéda pendant le voyage qui le menait vers la France. "


Stupéfiant Moyen-Orient

"Et puis ce livre de Jean-Pierre Filiu, spécialiste du proche-Orient. Il s’agit de l’Histoire de la drogue et des addictions dans cette région du monde. On voit que c’est une vielle histoire, et que des choix politiques (de souverains locaux ou de puissances étrangères) ont introduit et façonné tout cela. En Iran par exemple, la question de l’addiction à l’opium qui génère aujourd’hui encore son lot de condamnations à mort, est apparue il y a plus de cinq siècles."



La dernière reine

"Je vous recommande ce film algérien encore à l’affiche. Il a la particularité de traiter d’une période historique qui n’a rien à voir avec la période coloniale ou post-indépendance. L’intrigue se déroule à Alger en 1516, au moment où la république monarchique d’Alger est sous la menace des Espagnols, et où elle fait appel au fameux corsaire turc Barberousse, héros national ottoman, pour libérer la ville. Le film explique comment les Ottomans se sont installés à Alger, et comment cette installation a été combattue par la reine Zaphira, qui s’est efforcée de conserver l’autonomie de la République d’Alger. C’est un film intéressant car il a déclenché beaucoup de débats. En effet, les Ottomans sont traditionnellement présentés comme des sauveurs dans l’historiographie algérienne. Le film adopté un autre point de vue : ce sont certes des libérateurs, mais aussi des régicides, car ils assassinent le roi en place et imposent leur propre dynastie, dont l’un des représentants sera le geôlier de Cervantès. Comment les Algériens doivent-ils considérer la présence ottomane ? Le film pose la question."


Ne réveille pas les enfants

"Je vous recommande ce récit de ma consœur Ariane Chemin. Elle est partie d’un fait divers qui a beaucoup ému la Suisse en 2022 : le suicide collectif d’une famille de 4 personnes, qui se sont jetées d’un immeuble à Montreux (une cinquième personne en a réchappé). Parmi les victimes, deux sœurs jumelles, dont la particularité est d’être les petites-filles de l’écrivain Mouloud Feraoun, cet écrivain algérien assassiné par l’OAS en 1962, quelques jours avant le cessez-le-feu. Ariane Chemin tire les fils de ce fait divers, par lesquels elle déroule toute l’histoire de deux familles, et surtout une Histoire franco-algérienne, une mémoire faite de paranoïa, de peurs, de difficultés … Mouloud Feraoun se savait menacé par l’OAS, il avait donné des instructions, et dit « ne réveille pas les enfants » quelques heures avant son assassinat. L’auteure nous raconte les répercussions d’un assassinat politique sur plusieurs générations, elle nous en apprend aussi beaucoup sur la relation franco-algérienne d’aujourd’hui."


Rester barbare

"Je vous recommande cet essai de Louisa Yousfi, publié à La Fabrique. Le titre est inspiré par cette phrase de Kateb Yacine : « Je sens que j’ai tellement de choses à dire qu’il vaut mieux que je ne sois pas trop cultivé. Il faut que je garde une espèce de barbarie. Il faut que je reste barbare. » Le barbare n’est pas le sauvage. Le terme interpelle sur la question de l’identité, de la manière dont ceux qu’on appelle aujourd’hui « les racisés » ont à trouver ou pas leur place dans nos sociétés occidentales. L’auteur convoque pour cela des gens comme Kateb Yacine, mais aussi Chester Himes, Toni Morrison ou le rappeur Booba. C’est un essai qu’il faut lire, surtout dans ce contexte où les interrogations sur les questions d’intégration (voire d’assimilation) se multiplient. "


Le sumac, dix façons de le préparer

"Je vous propose un ouvrage culinaire pour apporter un peu de légèreté à nos conversations de cette semaine. Il est signé de Claire Bastier, une journaliste qui connaît très bien le Proche-Orient. Elle a écrit un petit livre sur le sumac et les façons de le préparer. Pour ceux qui ne le connaissent pas, le sumac une épice astringente, très présente dans les plats du Proche-Orient. Il y a bien entendu le côté festif et convivial d’un livre de recettes, mais comme toujours, la cuisine raconte une région et une société. Un peu d’évasion dans cette période estivale, tout en prenant connaissance d’une approche culinaire encore peu répandue en France. "


Fado dans les veines

"Je vous recommande un spectacle de Nadège Prugnard, qui est à la fois une pièce de théâtre et un spectacle musical, qui se joue au théâtre de l’Echangeur à Bagnolet. Il s’agit de l’itinéraire d’une fille d’immigrés portugais, sa destinée et celle de ses parents. Le spectacle rappelle des choses dont on ne parle plus en France, par exemple que l’immigration portugaise a longtemps été clandestine, avec son lot de misères, de passeurs … C’était à l’époque où le Portugal était sous la dictature de Salazar, et de nombreux immigrés portugais atterrissaient dans des bidonvilles français et y sont restés longtemps. L’auteure-metteuse en scène raconte sa volonté de sortir des « trois f » (Fado, Fátima et Football). Le récit est puissant, la musique est bonne et il y a deux chanteuses de fado sur scène."


L’appel du cacatoès noir

"En ce qui me concerne, c’est un roman que je vous recommande, écrit par John Danalis. Il est basé sur une expérience réelle. En Australie, un homme blanc a dans sa maison un crâne aborigène. Arrivé à la quarantaine, ayant plus ou moins raté sa vie, il se met en tête, à la suite d’un concours de circonstances, de restituer le crâne à la tribu dont il est issu. Il s’agit donc d’une quête, et de la confrontation entre l’Australien moyen et cette « première nation » à laquelle il ne connaît rien."


Notre revanche sera le rire de nos enfants

"Le titre de ce livre est une citation de Bobby Sands, qui fut un militant de l’IRA irlandaise, mort d’une grève de la faim à l’époque de Margaret Thatcher. L’ouvrage regroupe les reportages de Sorj Chalandon, qui était reporter à Libération, et avait couvert le conflit irlandais. Les articles vont de 1977 à 2006, et rappellent ce que fut cette guerre au cœur de l’Europe. A lire ou relire tout cela, on se dit à la fois qu’il s’agit d’un monde qui n’existe plus, mais dont certains aspects gardent pourtant un écho particulier avec ce que nous vivons aujourd’hui."


La maladie blanche

"Je vous conseille d’aller voir une pièce théâtre cette semaine. C’est l’histoire d’une maladie venue de Chine qui se répand, tue plus particulièrement les personnes âgées, pour laquelle on rêve de trouver un vaccin-jackpot. Pendant ce temps, les rumeurs et les fake news circulent, les Etats se font un peu la guerre, les comportements égoïstes reviennent … Cela vous rappelle sans doute quelque chose, et pourtant cette pièce de Karel Capek date de 1937. La pièce se joue au théâtre La Belle Étoile, à Saint-Denis, j’invite nos auditeurs parisiens à faire ce pas pour voir ce que la compagnie Jolie Môme a fait de cette œuvre étonnante et si prophétique."


Survivre à la survie : Chili, une mémoire déchirée

"Je vous recommande pour ma part un essai de Verónica Estay Stange, qui est assez saisissant. L’auteure est d’origine chilienne, elle est la fille d’un couple exilé par la dictature, mais elle est aussi la nièce d’un des pires tortionnaires du régime de Pinochet. Comment se construit-on avec une ascendance pareille ? Comment agit-on sur le réel ? Comment assume-t-on le poids du passé ? Elle développe le concept de post-mémoire, et la façon d’essayer de réparer concrètement des choses faites par des gens qui vous sont proches. Elle est proche du collectif « Histoire désobéissante », créé en Argentine par des gens dont les proches étaient des soutiens actifs de la dictature des généraux. C’est une réflexion sur la transmission de mémoire, mais aussi sur la manière de parler et d’agir à propos d’évènements qu’on n’a pas vécus soi-même, mais qui nous ont tout de même façonnés. "


Il y avait du poison dans l’air

"Je vous recommande ce roman de Jabbour al Douaihy, traduit de l‘arabe par Stéphanie Dujols. L’auteur est était libanais, il est décédé il y a peu, il s’agit de son dernier livre. Le roman raconte la vie d’un homme, de la fin des années 1950 jusqu’à l’explosion du port de Beyrouth. C’est le portrait d’un dandy, cultivé, épris de littérature, et dont la vie est un amoncellment de désillusions. Tout cela est très bien raconté, et dresse en creux le portrait d’un pays. C’est un instantané de l’Histoire du Liban, un peu l’inverse de ce que font beaucoup de Libanais qui quittent leur pays pour vivre à l’étranger. Ici, il s’agit d’un exil intérieur."