Les brèves

Jean-Louis Bourlanges officier de la Légion d’honneur

Philippe Meyer, créée le 07-09-2025

"Vendredi 5 septembre aux environs de 20h, dans la salle de l’horloge du ministère des Affaires étrangères, au Quai d’Orsay, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères M. Jean-Noël Barrot a épinglé les insignes d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur sur le sein de Jean-Louis Bourlanges. Le ministre a, comme c’est l’usage, prononcé un discours, dont vous trouverez les extraits les plus substantiels, et notamment tous ceux qui montrent l’écho que le Nouvel Esprit Public rencontre après ces huit ans de podcast. Jean-Louis Bourlanges a répondu par un discours, qui revient sur l’ensemble de son engagement politique et de son analyse notamment en matière de situation internationale. Et pour la première fois depuis que je le connais, il a tenu son engagement traditionnel en ce qui concerne la brièveté. C’est-à-dire qu’il a commencé en disant « Je ne serai pas bref ». Et il a tenu parole … Et je ne m’en suis pas plaint ..."


Abundance

Antoine Foucher, créée le 07-09-2025

"Je voudrais recommander ce livre, présenté aux États-Unis comme le nouvel évangile de la gauche américaine ou des Démocrates, d’Ezra Klein et Derek Thompson. Il n’a pas encore été traduit en français, mais l’avantage des sciences humaines en anglais, c’est que ça se lit beaucoup plus facilement que de la littérature. Et c’est intéressant pour trois raisons. La première, c’est qu’il vient de la gauche ; la deuxième, c’est la vivacité et la lucidité de la critique de la gauche sur la gauche, en donnant des chiffres assez cruels, c’est une critique très violente et documentée. La deuxième raison, c’est que la solution ne consiste pas à distribuer de l’argent. Parce que l’argent ne sert à rien quand il n’y a pas assez de biens. Ça ne sert à rien de donner de l’argent aux gens pour acheter des logements si on ne construit pas assez de logements. Et la troisième raison, c’est que l’auteur s’en sort par un espèce de technomessianisme en disant que si les États-Unis investissent sur la technique, elle nous sauvera. Donc, le monde qu’il trace n’est pas enviable. Mais quand même, la lucidité sur la critique et l’idée qu’il faut produire plus et arrêter de donner plus d’argent et moins de biens, est quand même intéressante."


L’œuvre de Daniel Halévy

Jean-Louis Bourlanges, créée le 07-09-2025

"J’ai beaucoup travaillé cet été sur le XIXème siècle. Et j’ai relu les livres de Daniel Halévy sur les débuts de la Troisième République. Je vous invite vraiment à relire ces ouvrages. D’abord parce que c’est magnifiquement écrit. Une prose à la fois rigoureuse, poétique, enveloppante, d’une grande qualité. D’autre part, c’est animé d’une très grande générosité à l’égard des responsables politiques, ce qui par les temps qui courent est une rareté bienvenue. Il y a une compréhension et une intelligence profonde, même dans la critique, il n’y a aucune flagornerie, aucune complaisance. Et puis il y a ce personnel politique qui a suivi la guerre franco-prussienne, la défaite, l’inimaginable défaite, et la capacité de ces gens à défendre l’intérêt national, à penser ensemble ce qui les unissait."




Michelrocard.org

Philippe Meyer, créée le 10-08-2025

"Par ailleurs, vous trouverez sur ce site toutes les archives concernant l’action de Michel Rocard, avec des vidéos, etc. Et une lettre d’information à laquelle il est possible de s’abonner. On peut notamment y voir une réaction de Michel Rocard à une chose inexacte et méchante que Jacques Chirac avait dit à propos de sa façon de gérer les finances. La manière dont il répond est tout à fait remarquable, débarrassée de toute espèce de blessure narcissique. Il explique simplement en quoi c’est faux, et la façon dont la rédaction du Monde a refusé de publier les véritables chiffres, au lieu des mensonges de Chirac … "





Au rythme de Vera

Marc-Olivier Padis, créée le 06-07-2025

"Je voudrais parler d’un film que j’ai vu cette semaine et que je recommande, puisqu’il est encore en salle. C’est un film allemand d’un réalisateur que je ne connaissais pas, Ido Fluk, qui parle du concert qu’avait donné le pianiste Keith Jarrett à Cologne en janvier 1975, ce qui donna l’un des albums les plus connus de l’histoire du jazz. On se dit que, pour donner un concert aussi exceptionnel, Keith Jarrett devait être dans des conditions absolument idéales. Or, c’est exactement le contraire, comme le savent les amateurs de jazz. C’est-à-dire que tout était catastrophique en amont de ce concert. Keith Jarrett était épuisé, avait mal au dos, n’avait au une envie de jouer, le piano de répétition était désaccordé était l’une des pédales ne fonctionnait pas … tout les ingrédients d’un fiasco. Mais grâce à l’énergie d’une jeune productrice, Vera Brandes, qui se lançait dans la production de concerts de jazz alors qu’elle n’avait que 18 ans, la performance de Keith Jarrett a pu devenir la merveille qu’on connaît. D’ailleurs, Keith Jarrett ne voulait pas que ce concert fût enregistré, puisqu’il craignait une catastrophe. Au delà l’anecdote savoureuse, c’est donc un film sur les conditions de la création artistique, sur cette alchimie particulière et assez contre-intuitive, très bien mise en scène."


Revue Esprit Juillet-Août 2025

Matthias Fekl, créée le 06-07-2025

"Je recommande la lecture du numéro d’été d’Esprit, revue dont notre ami Marc-Olivier est un des coordonnateurs. Ce n’est pas un numéro très joyeux, puisqu’il s’intitule « La convergence des haines ». Il fait le point justement sur l’union des droites, mais aussi sur tout le travail idéologique qui a été fait très à droite et à l’extrême-droite du spectre politique. C’est un peu la continuation du livre de l’historien Daniel Lindenberg, Le rappel à l’ordre. Très instructif sur le fond, ce numéro trace aussi quelques perspectives sur ce que la gauche doit faire de son côté : un vrai travail intellectuel et idéologique de fond."


La grève des aiguilleurs du ciel

Jean-Louis Bourlanges, créée le 06-07-2025

"Je voudrais faire état de mon angoisse, face au cynisme croissant avec lequel sont menés les débats du monde. On dirait que toutes les valeurs en ont été ôtées. Je trouve que le comble (ce n’est peut-être pas le plus important, mais c’est la perfection du cynisme), c’est la grève des aiguilleurs du ciel. C’est absolument parfait comme système. On a introduit des systèmes de contrôle parce qu’il y a eu des défaillances extrêmement graves de présence, qui ont mis en cause la sécurité. L’idée qu’en dépit de toute responsabilité, certains aiguilleurs du ciel puissent, à quelques-uns, paralyser tout le ciel européen, sans autre raison que « je n’accepterais pas qu’on contrôle ma présence au travail » est vraiment ahurissante … Ça prouve que vraiment, ce monde est devenu complètement fou. Parce que je crois que, d’une certaine façon, nous sommes tous aiguilleurs du ciel."