Les brèves




Mémoires du général de Gaulle

David Djaïz, créée le 26-04-2020

"Je voulais vous recommander les mémoires du général de Gaulle, qui viennent de ressortir en Pléïade, Mémoires de guerre et Mémoires d’espoir.Au delà du fait qu’il s’agit d’un très grand texte littéraire, écrit dans cette belle langue classique qu’affectionnait le général, cela se lit comme une formidable épopée, qui répond à des questions très contemporaines : comment remonter la pente et sauver l’honneur, quand on pense avoir touché le fond ? J’ai lu ça avec délectation. "


Pompéi chez vous

Nicolas Baverez, créée le 26-04-2020

"Je voulais vous recommander d’aller sur le site du Grand Palais, pour y voir l’exposition virtuelle sur Pompéi. C’est piloté par le Pr. Ossana, qui est à la fois le commissaire de l’exposition et le directeur général du parc archéologique de Pompéi, et c’est absolument formidable. On peut visiter virtuellement des bâtiments reconstitués et voir les dernières découvertes, ainsi que les dessins des pensionnaires de la Villa Médicis au XIXème siècle. Ils sont présentés en contrepoint de cette réalité virtuelle."



Chroniques de La Montagne

Philippe Meyer, créée le 19-04-2020

"Dans cette période, la lecture d’Alexandre Vialatte et des chroniques de La Montagne sont un grand recours, et je vous citerai la conclusion de l’une d’entre elles, où il s’interroge sur la gloire. « La gloire est une affaire qui ne concerne plus l’homme auquel elle voudrait s’adresser. On n’est jamais plus mort qu’en bronze. Ensuite, à partir de ce geste nécessaire, on entre dans l’anonymat.Il pleuvra, il fera noir, le square sera fermé. Les enfants qui reviendront de l’école regarderont à travers la grille, verront cette statue dans l’ombre, plus noire que l’ombre, et demanderont qui c’est. Avec respect au maximum. Voilà la gloire. Elle consiste à être oublié. À être oublié de façon personnelle ». "




Le virus n’a pas vaincu l’opacité chinoise

Lionel Zinsou, créée le 19-04-2020

"J’invite nos auditeurs à aller sur le site de Terra Nova pour y lire la publication à propos de la Chine dans la pandémie, et le mensonge d’Etat. C’est une polémique qui va enfler, elle est en plus aggravée d’un début de doute sur l’origine exacte du virus, ce que le président Macron a appelé « les zones d’ombre » dans un entretien au Financial Times. Sur le mensonge, la propagande, et l’utilisation géopolitique d’influence, il y a beaucoup à dire, également sur le traitement de la dette. Ce sera un grand test sur la gestion chinoise des conséquences géopolitiques de la pandémie. Pour le moment, on craint que la Chine ne demande à saisir les actifs quand elle n’est pas remboursée, elle l’a déjà fait une fois au Sri Lanka. Si elle fait cela, la Chine perdra tout crédit, toute admiration quant à son efficacité, voire tout respect, à un moment où la confiance qu’on lui accorde est déjà passablement écornée. "


Marchands d’art

Nicolas Baverez, créée le 12-04-2020

"Au moment où les musées, les expositions et les galeries sont inaccessibles, l'art se réfugie dans les livres. Je recommande à tous les entretiens entre Daniel Wildenstein et Yves Stavridès publiés par Lexio sous le titre Marchands d'art. Ils retracent la saga de la plus puissante et de la plus influente famille de marchands d'art au XIXème et XXème siècle, qui croise l'histoire de la politique et de l'économie. Parmi bien d'autres récits étonnants, celui qui concerne Clémenceau, le Tigre et père de la Victoire de 1918. Clémenceau, contrairement à nombre de ses pairs, n'avait pas fait fortune en politique et sa seule possession de valeur était un tableau de Poussin. Ayant besoin d'argent, il décida de s'en séparer et en confia la vente à Nathan Wilderstein. Un riche Américain l'acheta à un prix élevé sans donner son nom. Puis à la question "Où faut-il vous le faire porter ?", il répondit "Renvoyez-le d'où il vient : chez Monsieur Georges Clémenceau"."


Parlement

Philippe Meyer, créée le 12-04-2020

"L’Europe n’est pas à proprement parler un sujet qui puisse faire sourire, et c’est bien la raison pour laquelle je recommande une série d’une dizaine d’épisodes de 28 minutes « Parlement », diffusée par France télévision et accessible en tout temps sur sa plate-forme de rediffusion. Bismarck disait «  la politique c’est comme les saucisses il vaut mieux ne pas voir comment c’est fait ». Il s’agit ici, à travers les yeux d’un jeune, inexpérimenté et naïf assistant parlementaire qui s’efforce de faire aboutir un amendement sur la protection des requins, de comprendre comment sont faites les saucisses de Bruxelles et de Strasbourg ou plutôt à Bruxelles et à Strasbourg. Excellent scénario, cornaqué par Noé Debré avec, entre autres, Maxime Calligaro, (eurocrate averti, dont j’avais signalé le livre « Les Compromis ») parfaite distribution internationale : « Parlement » est une satire initiatique sur un sujet inattendu voire inespéré : l’Union Européenne."