Les brèves

Démocraties sous stress: les défis du terrorisme global

Marc-Olivier Padis, créée le 14-12-2017

"Les députés ont voté cette semaine une loi pour la sécurité des français, censée lutter contre le terrorisme, on aura l’occasion d’en reparler je pense, mais je profite des ces circonstances pour recommander un livre que j’ai lu justement cette semaine d’Antoine Garapon et Michel Rosenfeld et qui s’appelle Démocraties sous stress, les défis du terrorisme global aux PUF. C’est un livre qui fait très bien le point sur la manière dont nos sociétés et notamment nos systèmes juridiques sont déstabilisés par l’irruption du terrorisme, et qui sans verser dans des aspects trop techniques du droit ou de l’histoire juridique récente montre bien comment une fois qu’on est rentré dans l’état d’urgence, on n’a pas trouvé la bonne voie de sortie et que maintenant c’est notre droit en commun lui-même qui est fragilisé par cette menace terroriste."



La disparition de Joseph Mengele, d'Olivier Guez

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-12-2017

"Je voudrais vous signaler le livre que j’ai lu cette semaine d’Olivier Guez, La disparition de Joseph Mengele. Olivier Guez est l’homme qui avait fait notamment le scénario du film sur Fritz Bauer, l’homme qui avait retrouvé Eichmann et qui avait conduit à la condamnation d’Eichmann. Et là c’est un livre, un roman, je me méfie toujours du roman parce que comme dirait Paul Valéry, le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux, mais là le livre montre la vie de Mengele après le Reich, en Argentine, au Paraguay, au Brésil, jusqu’à sa mort. Il y a quelque chose qui reste insuffisant, c’est qu’on ne comprend pas comment ce médecin fou d’Auschwitz a été un médecin fou car il apparaît à la fois comme très antipathique et assez raisonnable. Mais ce qu’on voit très bien c’est ce qui s’est passé pour les Nazis après. Et on voit deux moments très différents : une première période où peu à peu il se réintègre dans la société officielle, il reprend son nom, et puis à partir de l’affaire Eichmann et des grandes publications, l’Holocauste et la Shoah, il y a un retour en enfer et cet homme finit comme il n’aurait jamais dû vivre avant c’est-à-dire en enfer, dans une solitude absolue et dans une existence justement misérable moralement."


Biographie de Philippe Séguin

Nicolas Baverez, créée le 13-12-2017

"Je voudrais profiter de la proximité avec Jean-Louis Bourlanges pour recommander la biographie de Philippe Seguin par Arnaud Tessier. C’est le premier livre un peu sérieux qui est consacré à Philippe Séguin et c’est intéressant parce que l’homme reste compliqué et que cela permet de comprendre une partie de l’échec de la modernisation de la France et de la modernisation de la droite française au cours des dernières décennies."


Le destin de l'Europe: une sensation de déjà vu

Marc-Olivier Padis, créée le 13-12-2017

"Ma lecture de cette semaine est un livre sur l’Europe d’Ivan Krastev qui est un des meilleurs essayistes aujourd’hui sur les questions européennes. Cela s’appelle « Le destin de l’Europe : une sensation de déjà vu » aux Editions Premier Parallèle. C’est une réflexion sur les nouveaux thèmes qui sont apparus en Europe à l’occasion de la crise des réfugiés et notamment la division entre l’Est de l’Europe et l’Ouest de l’Europe, comme Krastev vient le la Bulgarie et qu’il vit maintenant à Vienne, il a un regard particulièrement aigu sur les divisions entre l’Est et l’Ouest."


Un prix Nobel de la paix bien "niaiseux"

François Bujon de L’Estang, créée le 13-12-2017

"Moi je voudrais décerner ma noix d’honneur personnelle à l’Académie Nobel et sinon verser une larme du moins pousser un soupir sur l’attribution du prix Nobel de la Paix à une fédération d’ONG qui s’appelle l’International Campaign for Abolition of Nuclear Arms, qui a sponsorisé si j’ose dire un traité voté à l’assemblée générale des Nations Unies par 122 états interdisant la fabrication, l’usage des armes nucléaires, au mépris bien sûr que cela n’a aucun rapport avec la réalité et que tous les états disposant d’armes nucléaires ont décidé de boycotter ce traité. Donc l’angélisme béat c’est quelque chose de probablement très estimable mais on est tellement loin de la réalité que comme disent nos amis québécois, je trouve cela bien niaiseux."


Edmond Maire

Philippe Meyer, créée le 13-12-2017

"Juste un mot pour souligner le rôle, l’importance, la qualité de cet homme qu’était Edmond Maire, nous l’avions reçu dans une autre circonstance et dans un autre endroit. C’était un homme qui avait entre ses propos et ses actes une cohérence qui n’était en plus pas ennuyeuse Il y a des gens qui sont cohérents et qui vous donne l’impression qu’ils vous donnent une leçon, lui non. Il faisait ce qu’il avait à faire, et il l’a fait. C’était un homme de parole."


Sibelius : Œuvres pour piano, par Leif Ove Andsnes

François Bujon de L’Estang, créée le 13-12-2017

"Moi je vous emmène sur les rivages de la musique classique pour oublier nos soucis. On fait des découvertes à tout âge de musiques oubliées ou inconnues. Beaucoup de nos auditeurs et vous même Philippe qui êtes amateur de musique classique, sont familiers avec le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes, merveilleux pianiste interprète de la musique romantique. Il vient de publier chez Sony, un récital de musiques pour piano de Sibelius. Sibelius considéré toujours comme un très grand symphoniste et que nul ne soupçonnait qu’il avait écrit des œuvres pour piano extrêmement délicates extrêmement claires, et c’est un plaisir de découvrir ce disque et de découvrir cette musique. "


Was ist das ?

Michaela Wiegel, créée le 13-12-2017

"Was ist das ? C’est le titre d’une des chroniques d’une Française à Berlin, en l’occurrence Pascale Hugues et elle décrit vraiment de façon très drôle et souvent révélatrice les différences de vie entre les Français et les Allemands et elle le fait à travers de petits voyages y compris en France. Par exemple elle décrit comment un jour lors des journées du Patrimoine elle a visité le Palais de l’Elysée et elle met en avant le contraste avec la sobriété de la Chancellerie et la non fascination autour de ce ‘palais’ de la république allemande. Et donc je recommande ce livre qui vit des observations de tous les jours."


Géopolitique de l’Espagne

Béatrice Giblin, créée le 13-12-2017

"Compte tenu de ce qui se passe en Catalogne, que je suis surprise d’un discours plutôt sympathique vis-à-vis des indépendantistes catalans, au nom de la démocratie et du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et qu’on trouve ces nationalismes locaux tout à fait fréquentables quand ce sont les mêmes qui dénoncent un nationalisme d’Etat comme étant quelque chose d’absolument dangereux et suscitant parfois des réactions conduisant à la guerre. Je pense que pour bien comprendre ce qui se passe en Catalogne, il y a un livre simple à lire mais très éclairant qui remet un peu de profondeur historique et qui rappelle que c’est un pays dans lequel la guerre civile n’est pas si lointaine et qui s’appelle Géopolitique de l’Espagne par Barbara Loyer."


L’exposition des portraits princiers de Rubens

Philippe Meyer, créée le 13-12-2017

"Quand on va ensuite dans la grande salle des Rubens au Louvre, cela procure une grande délectation avec en plus comme on sait le fait que Rubens n’a pas tout peint lui-même : il a fini certains tableaux, en a confiés à d’autres de ses élèves comme Van Dyck. Il y a dans cette exposition plusieurs portraits, de Philippe IV d’Espagne mais aussi de Marie de Médicis et que c’est assez drôle que de voir selon la position du peintre, le portrait n’est pas tout à fait le même et que l’indulgence n’est pas aussi grande chez l’un que chez l’autre, et Rubens qui était à la fois un peintre, un diplomate et un homme de cour a su magnifiquement mettre en valeur Marie de Médicis, mais pour moi il reste au Louvre cet incroyable tableau qui est Henri IV convaincu par l’amour quand on lui montre le portrait de Marie de Médicis qu’il va devoir épouser et cela donne tout à fait envie d’aller le revoir."


Faire l'Europe dans un monde de brutes

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-12-2017

"Moi je voulais citer et inviter à lire le livre d’Enrico Letta qui est l’ancien chef du gouvernement italien, qui est le président actuel de l’institut Jacques Delors et qui anime les recherches européennes à Science Po. Enrico Letta nous propose un ‘Faire l’Europe, dans un monde de brutes’ et je crois qu’il y a deux choses à relever, c’est que d’abord on ne fait plus l’Europe, mais on le fait dans un monde de brutes, c’est-à-dire que si on relance l’Europe c’est parce qu’on s’aperçoit qu’elle est à nouveau une citadelle menacée par un certain nombre de barbaries. Et deuxièmement et je crois que c‘est toujours admirable de la part d’un Italien, il fait l’éloge du couple franco-allemand, qu’il analyse très bien : le couple franco-allemand c’est ce qui permet à l’Europe d’avancer, à condition qu’il ne se pense pas comme exclusif des autres nations européennes. A bon entendeur, salut."