Les brèves

L’exposition des portraits princiers de Rubens

Philippe Meyer, créée le 13-12-2017

"Quand on va ensuite dans la grande salle des Rubens au Louvre, cela procure une grande délectation avec en plus comme on sait le fait que Rubens n’a pas tout peint lui-même : il a fini certains tableaux, en a confiés à d’autres de ses élèves comme Van Dyck. Il y a dans cette exposition plusieurs portraits, de Philippe IV d’Espagne mais aussi de Marie de Médicis et que c’est assez drôle que de voir selon la position du peintre, le portrait n’est pas tout à fait le même et que l’indulgence n’est pas aussi grande chez l’un que chez l’autre, et Rubens qui était à la fois un peintre, un diplomate et un homme de cour a su magnifiquement mettre en valeur Marie de Médicis, mais pour moi il reste au Louvre cet incroyable tableau qui est Henri IV convaincu par l’amour quand on lui montre le portrait de Marie de Médicis qu’il va devoir épouser et cela donne tout à fait envie d’aller le revoir."


Sibelius : Œuvres pour piano, par Leif Ove Andsnes

François Bujon de L’Estang, créée le 13-12-2017

"Moi je vous emmène sur les rivages de la musique classique pour oublier nos soucis. On fait des découvertes à tout âge de musiques oubliées ou inconnues. Beaucoup de nos auditeurs et vous même Philippe qui êtes amateur de musique classique, sont familiers avec le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes, merveilleux pianiste interprète de la musique romantique. Il vient de publier chez Sony, un récital de musiques pour piano de Sibelius. Sibelius considéré toujours comme un très grand symphoniste et que nul ne soupçonnait qu’il avait écrit des œuvres pour piano extrêmement délicates extrêmement claires, et c’est un plaisir de découvrir ce disque et de découvrir cette musique. "


Faire l'Europe dans un monde de brutes

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-12-2017

"Moi je voulais citer et inviter à lire le livre d’Enrico Letta qui est l’ancien chef du gouvernement italien, qui est le président actuel de l’institut Jacques Delors et qui anime les recherches européennes à Science Po. Enrico Letta nous propose un ‘Faire l’Europe, dans un monde de brutes’ et je crois qu’il y a deux choses à relever, c’est que d’abord on ne fait plus l’Europe, mais on le fait dans un monde de brutes, c’est-à-dire que si on relance l’Europe c’est parce qu’on s’aperçoit qu’elle est à nouveau une citadelle menacée par un certain nombre de barbaries. Et deuxièmement et je crois que c‘est toujours admirable de la part d’un Italien, il fait l’éloge du couple franco-allemand, qu’il analyse très bien : le couple franco-allemand c’est ce qui permet à l’Europe d’avancer, à condition qu’il ne se pense pas comme exclusif des autres nations européennes. A bon entendeur, salut."


Was ist das ?

Michaela Wiegel, créée le 13-12-2017

"Was ist das ? C’est le titre d’une des chroniques d’une Française à Berlin, en l’occurrence Pascale Hugues et elle décrit vraiment de façon très drôle et souvent révélatrice les différences de vie entre les Français et les Allemands et elle le fait à travers de petits voyages y compris en France. Par exemple elle décrit comment un jour lors des journées du Patrimoine elle a visité le Palais de l’Elysée et elle met en avant le contraste avec la sobriété de la Chancellerie et la non fascination autour de ce ‘palais’ de la république allemande. Et donc je recommande ce livre qui vit des observations de tous les jours."


Géopolitique de l’Espagne

Béatrice Giblin, créée le 13-12-2017

"Compte tenu de ce qui se passe en Catalogne, que je suis surprise d’un discours plutôt sympathique vis-à-vis des indépendantistes catalans, au nom de la démocratie et du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et qu’on trouve ces nationalismes locaux tout à fait fréquentables quand ce sont les mêmes qui dénoncent un nationalisme d’Etat comme étant quelque chose d’absolument dangereux et suscitant parfois des réactions conduisant à la guerre. Je pense que pour bien comprendre ce qui se passe en Catalogne, il y a un livre simple à lire mais très éclairant qui remet un peu de profondeur historique et qui rappelle que c’est un pays dans lequel la guerre civile n’est pas si lointaine et qui s’appelle Géopolitique de l’Espagne par Barbara Loyer."


La Guerre de Sécession par Ken Burns en DVD

Philippe Meyer, créée le 13-12-2017

"Arte, nous en parlions entre nous avant le début de cet enregistrement, a diffusé cette semaine les films de Ken Burns sur le Vietnam qui sont des films absolument remarquables que l’on peut revoir facilement sur internet. Cela me permet de rappeler un autre travail extraordinaire de Ken Burns que l’on peut obtenir en DVD facilement, c’est son travail sur la Guerre de Sécession, qui est un travail d’une documentation et d’une précision tout à fait remarquable. Je l’avais signalé en son temps mais je dois dire qu’en ce qui me concerne il ne se passe pas 18 mois sans que je ne revois la totalité de ce formidable travail qui ne remonte en effet pas le moral et qui ne donne pas de l’humanité une vision bien sympathique, but that’s the way it is comme disait le regretté Walter Cronkite. François Bujon de l’Estang me signale qu’il y a de Ken Burns un documentaire sur l’histoire du jazz qui demande lui aussi à être regardé."


Vietnam par Ken Burns en DVD

Béatrice Giblin, créée le 13-12-2017

"Vous avez déjà évoqué cher Philippe la brève car j’ai vu effectivement les trois soirées d’Arte sur le Vietnam et j’en ai été fortement impressionnée. C’est du grand art, c’est d’une efficacité remarquable, c’est d’une émotion extrêmement forte. Burns a eu accès aux documents nord-vietnamiens ce qui est extrêmement rare. On ne voit à travers ces 9 heures que la moitié de ce qui avait été publié en DVD mais franchement il ne faut pas rater ces 9 heures de documentation sur le Vietnam."


Faute d'Amour

François Bujon de L’Estang, créée le 13-12-2017

"Je suggère d’aller voir le film d’Andrey Zvyagintsev qui vient de sortir et qui s’appelle Faute d’Amour. Zvyagintsev est ce metteur en scène russe qui a déjà un grand nombre de succès cinématographiques avec des films comme Le Retour, comme Elena, comme Léviathan qui est un film extraordinaire sur la corruption dans la société russe d’aujourd’hui. Faute d’Amour est un film différent, c’est un film extrêmement dur, je préfère d’ailleurs le titre en Russe, Ne Liubov ce qui veut dire Pas d’Amour ce qui est un constat extrêmement brutal. C’est moins un film sur la société post-soviétique d’aujourd’hui qu’un film sur l’évolution de la nature humaine, sur l’égoïsme, sur la dureté, sur tous les traits bien caractéristiques de notre société moderne. C’est un fil remarquable qui a eu le prix du jury au dernier festival de Cannes et que je recommande vivement à nos auditeurs."


Pitié pour le général Lee

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-12-2017

"Je voudrais faire une brève sur les dangers de l’anachronisme en Histoire. Je ne parlerais pas de Colbert, mais du général Lee. On a eu une polémique aux Etats-Unis autour de la statue du général Lee. Tous les gens bien étaient du côté du déboulonnage du général Lee, et les gens qui soutenaient le général Lee étaient horribles, suprématistes, qui ne méritaient vraiment pas le soutien idéologique. Mais la grande victime dans cette affaire c’est Lee lui-même. Lee a été un commandant exemplaire des armées sudistes, le général le plus humain, bien meilleur et bien plus humain que les brutes comme Sherman qui dirigeaient les armées du Nord. Lee était, Bernard Tavernier nous le rappelait dans l’émission sur Lincoln qu’on avait faite avec lui, abolitionniste sur le plan de l’esclavage. Son seul problème a été, c’était le problème de la Convention de Philadelphie quelques décennies plus tard, si sa loyauté était à l’Etat de Virginie dont il était originaire comme d’ailleurs la plupart des premiers dirigeants des Etats-Unis d’Amérique, ou aux Etats-Unis. Il a fait le choix de la Virginie, historiquement c’est un choix mauvais mais vraiment, pitié pour le général Lee."


David Tang: ‘The party’s over’

Philippe Meyer, créée le 12-12-2017

"Éric Le Boucher : Deuxième brève à propos de la mort de David Tang qui était un chroniqueur britannique, en vérité chinois, né à Hong-Kong d’une famille très riche, déshérité puis « réhérité", qui a vécu parmi les stars, qui a fait fortune au jeu, qui a perdu plusieurs fois sa fortune., et qui vivait vraiment avec les stars. Le Financial times lui avait demandé une chronique sur l’urbanisme, la décoration, et il était toujours en retard et donnait des excuses pour son retard que le FT a raconté drôlement : « je suis désolé je suis en tournée avec les Stones » ; « je suis désolé Kate Moss m’emmène au tatouage » ; ou encore la meilleure, « la Reine trouve que vous me faites trop travailler. »."


Un été avec Machiavel

Marc-Olivier Padis, créée le 12-12-2017

"Je partage une de mes lectures d’été, c’est le livre de Patrick Boucheron qui s’appelle ‘Un été avec Machiavel’ qui était une série de chroniques radiophoniques au départ. Patrick Boucheron est donc un historien, spécialiste de l’Europe médiévale et titulaire d’une chaire au Collège de France, et là on retrouve la vocation initiale du Collège de France qui est par rapport au reste de l’université, c’est une institution qui doit diffuser le savoir à tout le monde et c’est ce qu’il fait dans ce livre sur Machiavel qui est fort bien écrit et bourré d’informations "


Le cardinal Lustiger

Philippe Meyer, créée le 12-12-2017

"Il y a dix ans disparaissait le cardinal Lustiger. Le dictionnaire du Vatican, qu’ont publié récemment les éditions Robert Laffont dans la collection Bouquins, mentionne une quantité considérable de cardinaux, des très anciens et des très récents, sauf le cardinal Lustiger. Je crois que cela donne la mesure de l’importance et du dérangement que ce personnage extrêmement énergique, quelque fois sans doute une énergie qui pouvait un peu heurter les autres, mais ce converti, qui avait aussi la vigueur et l’impatience des convertis, a pu apporter à l’Eglise de France, et comme il y a beaucoup de manifestations autour du souvenir du cardinal Lustiger je voulais simplement signaler qu’à mon avis, surtout compte tenu de l’étonnant silence de l’Eglise de France sur un certains nombre de questions, notamment celle des migrants, pourrait intéresser nos auditeurs."