"Pour aller plus loin, je vous recommande le livre que Lucile a écrit avec Olivier Mongin, qui est un parfait complément. Les deux vous donnent donc : Emmanuel Macron : la révolution à contretemps."
, créée le 01-05-2022
"Pour aller plus loin, je vous recommande le livre que Lucile a écrit avec Olivier Mongin, qui est un parfait complément. Les deux vous donnent donc : Emmanuel Macron : la révolution à contretemps."
, créée le 01-05-2022
"Je ne m’étais pas du tout concerté avec Richard Werly, mais il se trouve que je comptais moi aussi parler de son livre … Ce que j’ai aimé dans ce voyage le long de l’ancienne ligne de démarcation mise en place pendant l’occupation, c’est qu’on y croise des Français qui connaissent leur Histoire, et d’autres qui ne la connaissent pas, et notamment un certain nombre de Gilets Jaunes, qui ne savent pas que Vichy était sur la ligne de démarcation. C’est à mon avis très éclairant sur la possibilité ou l’impossibilité de penser son avenir."
, créée le 17-04-2022
"Une lecture élitaire et minoritaire, voire un peu austère cette semaine. Eric Lombard, grand serviteur de l’Etat, directeur de la Caisse des dépôts et consignations, signe ce livre qui explique son métier de patron de la plus grande institution financière française publique. L’instrument même du « quoi qu’il en coûte », et la maison mère de la BPI (Banque Publique d’Investissement), caractéristique du macronisme hyper-social-démocrate et hyper-Etat-providence. L’auteur fait partie de la tradition « rocardo-strauss-kahnienne » du pouvoir actuel. Le titre même du livre est paradoxal, puisque très peu de Français accepteraient de qualifier la finance d’utile. On y parle de la banque des territoires, et on traite d’un problème passionnant : comment change-t-on la géographie du pays par un certain type d’instruments et d’investissements ? On parle beaucoup de recréer des « cœurs de ville », d’un « urbanisme raisonné » (qui a ses opposants, notamment les écologistes). Comment se fait la politique économique des territoires ? Avant les législatives, le sérieux de ce livre ne fera pas de mal, pour éclairer la façon dont on crée du bien commun et de nouvelles solidarités dans les territoires. "
, créée le 17-04-2022
"On a célébré il y a quelques semaines les 60 ans des accords d’Evian dans une indifférence quasi-générale, alors que c’est un évènement considérable, tant pour l’Afrique que pour la France. C’est pourquoi je vous recommande ce très bon livre de l’historienne Malika Rahal. Il s’agit du récit des quelques mois qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie, vus d’Algérie, et surtout vus de la population. Le livre est très charnel, très sensoriel, on y entend beaucoup de cris, cela pétarade, tire, pleure … L’ouvrage est très bienvenu, car il y avait une espèce de trou noir de ce côté dans l’historiographie algérienne. Cette question algérienne est pour moi centrale, et je signale qu’il y a une proximité à ce propos entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Elle n’existe pas avec Marine Le Pen, ou Eric Zemmour, qui de leur côté sont dépositaires d’une tradition que Benjamin Stora a qualifié de « sudiste », qui n’a jamais accepté les équilibres résultant de l’indépendance de l’Algérie, et qui continue de travailler idéologiquement, et d’infuser en profondeur une partie du corps social. "
, créée le 17-04-2022
"Je n’ai pas préparé de brève, je rebondirai donc sur les vôtres. Quand on regarde l’histoire des relations franco-algériennes, on s’aperçoit à quel point le vote de la loi sur les aspects positifs de la colonisation en Algérie a été à l’origine d’une rupture morale très profonde entre la population d’Algérie et l’Etat français. Le fait d’introduire un critère de valeur dans la loi, qui n’était en réalité qu’un éloge de la France, absolument pas argumenté de surcroît, a été ressenti comme une gifle par la population algérienne. A propos de la loi PLM, il y a eu des corrélations intéressantes sur les réseaux sociaux. Par exemple entre le nombre d’électeurs parisiens qui ont voté Hidalgo à la présidentielle et le nombre de cyclistes fréquentant la Rue de Rivoli. On voyait que dans les deux cas, les chiffres étaient particulièrement modestes. Pourquoi la majorité n’a-t-elle pas changé cette loi inique ? Parce que les maires de Marseille et de Lyon étaient attachés à ce système, qui bien que profondément choquant, leur avait été favorable. On voit par là que toute réforme du mode de scrutin se heurte toujours à une espèce de terreur sacrée de la part de celui qui a été élu par ce mode que l’on veut changer. Il se dit qu’il ne faut pas changer le système qui a permis son élection. Mais il se trompe : ce qui lui permet d’être élu, c’est un climat favorable, pas un mode de scrutin. Cela me rappelle ce que disait Olivier Philip, grand préfet républicain : « si vous voulez gagner une élection, faites faire la loi électorale par votre adversaire : il veut tout gagner, il perd tout »."
, créée le 17-04-2022
"Je vous recommande le livre de Raphaël Llorca. Il s’agit d’un petit livre, très intéressant pour éclairer nos propos sur Marine Le Pen, et la façon dont elle a adouci son discours, même si à regarder attentivement son programme, on s’aperçoit que rien n’a vraiment changé. L’auteur décrypte les codes esthétiques (les couleurs de ses vêtements, le regard toujours vers le haut, les vidéos de chat, etc.) tout ce qui a dédiabolisé la candidate du RN. Eric Zemmour a de son côté repris le créneau du candidat offensif, y compris sur ses affiches où il regarde bien droit. Ces décryptages aident à ne pas se laisser berner par les subterfuges des communiquants. "
, créée le 17-04-2022
"Je m’attarde un instant sur le score dans sa propre ville de la maire de Paris au premier tour de l’élection présidentielle : 2,17%. Je voudrais le rapprocher de celui de l’abstention lors du second tour des municipales à Paris en 2020 : 63,29%. Indépendamment de la personnalité de la candidate, ceci me paraît être le fruit d’une loi, inventée par François Mitterrand pour sauver Gaston Defferre à Marseille, la loi dite « PLM » (Paris - Lyon - Marseille). Nous avions publié avec Robert Guédiguian (cinéaste marseillais) et le regretté Bertrand Tavernier (cinéaste lyonnais) une tribune pour en demander l’abrogation. Car cette loi aboutit à une situation que nous déplorons quand elle se passe de l’autre côté de l’Atlantique, comme lors de l’élection opposant Al Gore à George W. Bush, ou Hillary Clinton à Donald Trump : un candidat peut être battu alors qu’il a récolté un nombre de voix plus important que son adversaire. Car il y a des intermédiaires entre les citoyens et les candidats, et ce sont eux qui font l’élection. J’aimerais que les journalistes qui auront l’occasion d’interroger Emmanuel Macron et Marine Le Pen d’ici dimanche prochain leur demandent s’ils s’engagent à abolir cette loi qui mérite absolument le nom de loi scélérate. "
, créée le 10-04-2022
"Le dernier livre de Jacques Semelin, paru en 2022"
, créée le 10-04-2022
"Le premier livre de Jacques Semelin consacré à ce sujet, paru en 2013."
, créée le 10-04-2022
"Deuxième ouvrage de Jacques Semelin sur le sujet, 2018."
, créée le 03-04-2022
"Notre ami Benoît Pellistrandi, qui a déjà participé à cette émission, a réédité une version largement enrichie de son livre sur l’Espagne contemporaine. Pellistrandi est certainement le meilleur spécialiste français de la civilisation et de la société espagnole. Les Français ont une vraie incapacité à considérer l’Histoire de l‘Espagne, hormis quelques épisodes importants, comme la guerre napoléonienne, la guerre civile et plus récemment les mésaventures de la monarchie. Tout cela est fait sur un fond d’ignorance générale, et d’un refus de prendre en compte ce qu’est l’Espagne, et sa contribution à l’Europe moderne. Nous savons qu’historiquement nous avons un rapport difficile avec ce voisin, à cause de Napoléon. Nous sommes par exemple tout à fait tournés vers l’Italie, mais l’Espagne reste essentielle. Pellistrandi nous montre les efforts qu’accomplissent les Espagnols pour intégrer l’anomalie de leur Histoire dans un contexte européen et mondial de solidarité. Ne vous contentez pas d’aller en vacances en Espagne, lisez aussi ce livre !"
, créée le 03-04-2022
" Depuis le 15 janvier dernier, la Comédie-Française présente une version en 3 actes de Tartuffe, version qui selon les travaux du professeur Forestier serait celle qui a été interdite par Louis XIV. La mise en scène d’Ivo van Hove m'a paru pesante, tape à l’œil, outrée et souvent idiote et je n’en ai que plus admiré que les comédiens parviennent à forcer notre intérêt. Dans la version présentée sur la scène de la Comédie-Française, la pièce s'arrête sur la réponse de Tartuffe à Orgon qui, enfin désabusé, entend le chasser de sa maison : « C'est à vous d'en sortir vous qui parlez en maître. » Il y a quelques jours nous avons enregistré une émission thématique avec Georges Forestier sur son Molière. En présentant la version en trois actes qu'il a élaborée, j'ai précisé qu'elle se terminait sur le triomphe de Tartuffe. À ma grande surprise j'ai vu Georges Forestier me faire derrière son micro de vigoureux signes de dénégation. Nous nous sommes donc expliqué sur ce point et le professeur Forestier m'a indiqué que la version en 3 actes se terminait par la fameuse scène où Madame Pernelle refuse de croire ce que son fils Orgon lui dit avoir vu et lui oppose une dénégation obstinée. Et c'est sur une réplique de Dorine à Orgon que la pièce s’achève : « Juste retour, Monsieur, des choses d'ici-bas : Vous ne vouliez point croire et on ne vous croit pas. » Les vers de la version Comédie française, Ivo van Hove est allé les chercher dans l’acte IV, l’un des deux que Molière rajoutera après l’interdiction. Ce tripatouillage du texte de Molière est une lâcheté. Cette fin falsifiée est une escroquerie. Les psychiatres nous apprennent que les hommes impuissants sont nombreux à battre leur compagne. L’impuissance des metteurs en scène à être des auteurs, leur incapacité à se passer des auteurs a conduit et conduira beaucoup d’entre eux à malmener les œuvres auxquelles ils s’attaquent en les tirant le plus loin possible de ce que disent les textes. Je me désole que ce soit dans sa maison et pour célébrer son 400ème anniversaire que cette déloyauté reçoive son billet de logement et que Molière reçoive ce baiser de Judas."