"Je vais terminer sur une note à la fois vertigineuse et drôle dans sa réalisation : cette série documentaire diffusée depuis mercredi dernier sur Netflix. Ce sont trois épisodes relatant l’affaire connue sous le nom Air Cocaïne. Ce jet qui était allé prendre en République dominicaine une dizaine de valises remplies de 700 kilos de cocaïne, qui a été intercepté par les forces de police dominicaines à l’aéroport. Et ensuite, il y a eu tout ce feuilleton avec les pilotes qui ont réussi à s’évader, etc. D’abord, l’affaire est rocambolesque, c’est un bon moment d’écran, c’est assez bien tourné, avec une manière de raconter les choses assez bien troussée. Mais surtout parce qu’il y a un bon choix : c’est celui d’avoir raconté cette histoire dans les yeux, et avec pour fil rouge, la justice. D’une certaine façon, la série rend hommage à Christine Saunier-Ruellan, juge que je ne connaissais pas, et qui est toujours en fonction. Parce qu’on voit une galaxie de pieds nickelés (même si certains sont très patibulaires) et elle, qui, en tant que juge d’instruction, chemine avec deux questions seulement : pourquoi et comment ? Cela montre le vertige d’une juge, dans une juridiction à Marseille qui, a priori, a des moyens pour lutter contre la grande criminalité, mais pas tant que ça, et qui se trouve face à des événements qui dépasseraient tout le monde, et qui tente de tout reconstituer méticuleusement. D’ailleurs, elle déploie en permanence devant elle une sorte de grand rouleau de papier, sur lequel elle passe au Stabilo les différents noms des protagonistes. Un bon moment de télévision, mais aussi un enseignement sur la façon dont chemine une instruction judiciaire. "