Les brèves

Yasha Mounk, Le peuple contre la démocratie

Nicolas Baverez, créée le 14-09-2018

"La liberté politique va de nouveau être l’enjeu central du XXIème siècle, il y a deux lignes de front. La première : la démocratie contre les démocratures. Et à l’intérieur des démocraties : les démocrates contre les populistes. Je recommande donc le livre de Yascha Mounk, Le peuple contre la démocratie (éditions de l’Observatoire), qui donne une vision à la fois américaine et européenne extrêmement pertinente de cette onde de choc populiste qui aujourd’hui déstabilise les nations libres. "


Joseph Kessel, Le temps de l'espérance

Béatrice Giblin, créée le 14-09-2018

"Je suis tombée par hasard sur un ouvrage de Joseph Kessel qui sont ses reportages entre 1919 et 1929, Le temps de l’espérance. C’est très bien écrit, et puis ça commence par le démarrage du combat pour l’indépendance de l’Irlande et il montre très bien comment un peuple qui est absolument déterminé à retrouver sa liberté : rien ne peut l’arrêter. C’est tout à fait intéressant à lire. Il y en a un deuxième que je trouve intéressant : il va en Israël qui n’est pas encore un État et il est absolument fasciné par ce qu’il voit avec les militants sionistes qui sont en train de travailler et de transformer la géographie de ce territoire. Pour ceux qui aiment les bons reportages d’avant les réseaux sociaux : faites vous plaisir. "


Pierre de Panafieu et Éric Chol, Cas d'écoles

Philippe Meyer, créée le 14-09-2018

"J’ai eu l’occasion de me rapprocher ces derniers temps de l’École Alsacienne et de découvrir son fonctionnement que je résumerais en disant que faute d’avoir pu être son élève quand j’en avais l’âge, j’aimerai bien devenir son élève honoris causa. Cette discussion sera sans doute tenue prochainement au sein du conseil d’administration, en tout cas ce qui est certain c’est que ce que j’ai découvert est exposé dans un livre du directeur de cette école, Pierre de Panafieu, livre qui s’intitule Cas d’écoles (Fayard) zet qu’il a écrit en collaboration avec un ancien de l’école qui est aujourd’hui directeur de Courrier International, Éric Chol. Dans une période où l’on est en train d’essayer de reprendre en main l’Éducation nationale, il est très recommandable de lire cet ouvrage. "


John Lukacs, Churchill, Londres, Mai 1940

Jean-Louis Bourlanges, créée le 14-09-2018

"Vous avez sans doute, pour beaucoup d’entre vous, vu et aimé le film sur la décision majeure de Winston Churchill de refuser la médiation italienne et de continuer la guerre contre Hitler après les premiers désastres de 1940. (Le film s’appelait Les heures sombres). Cet été en vacances chez mon ami Jérôme Jaffré j’ai trouvé dans sa bibliothèque un livre paru en 2002 de John Lukacs, un historien américain, qui s’appel Churchill, Londres, mai 1940. Ce livre-là est certainement à la base du film car il décrit les cinq jours décisifs de la vie du cabinet britannique qui ont conduit Churchill à prendre cette décision. On voit vraiment ce qui est à la base du livre c’est-à-dire l’extraordinaire intelligence des opposants et notamment d’Halifax qui est extrêmement solide. Il fallait vraiment avoir quelque chose de plus qu’une simple intelligence pour relever le défi de la poursuite de la lutte contre Hitler. Si vous avez aimez le film, procurez vous le livre."


Un monde d’inégalités

Philippe Meyer, créée le 27-08-2018

"Depuis plusieurs années, et singulièrement après la crise financière de 2008, les inégalités sont redevenues un thème d’actualité. Des best-sellers internationaux se consacrent à cette question trop longtemps négligée. Des ONG publient des chiffres alarmistes qui illustrent le fossé croissant entre les pauvres, qui paraissent toujours plus nombreux et vulnérables, et les ultra-riches, qui ne savent plus comment dépenser leurs gigantesques fortunes. D’Athènes à Caracas, de Madrid à New York, de Hong Kong à Ouagadougou, les mouvements populaires qui placent la lutte contre les inégalités au cœur de leur programme se multiplient et prennent de l’ampleur. Mais, derrière les slogans, comment appréhender et mesurer précisément ces inégalités qui pèsent de plus en plus sur l’agenda international ? Politiques, économiques, sociales, raciales, culturelles ou sexuelles : comment s’enchevêtrent les différentes facettes des inégalités ? Pourquoi les institutions internationales, elles-mêmes très inégalitaires, échouent presque toujours à atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés en matière de « développement » ? Pourquoi l’accès à l’alimentation, au logement, à l’éducation ou à la santé reste-t-il à ce point inégalitaire ? L’injustice ressentie par de nombreuses populations favorise-t-elle les conflits et la violence politique ?"


L'Inde et l'Asie

Philippe Meyer, créée le 27-08-2018

"Depuis près de vingt ans, l’Inde a changé d’image : les réformes économiques engagées à compter de 1991 et les essais nucléaires de 1998 ont témoigné de sa volonté de s’affirmer comme une puissance émergente. Elle est désormais reconnue comme telle, y compris par la Chine. Après la longue césure de la colonisation et de la guerre froide, le retour de l’Inde dans un continent en mouvement dessine une nouvelle Asie, plus vaste, plus peuplée, plus complexe que la seule Asie orientale. Cette évolution fait naître de nouveaux équilibres sur un échiquier où jouent, entre autres acteurs, l’Inde, la Chine, le Japon, les États-Unis, et les voisins de l’Inde, ceux de l’Asie du Sud comme ceux du « voisinage étendu » qui court du Moyen-Orient à l’Asie du Sud-Est. Ce « grand jeu » contribue à redessiner peu à peu un nouvel ordre mondial, dans lequel les puissances dominantes occidentales doivent apprendre à redéfinir leurs relations avec une Asie nouvelle. En trois étapes qui analysent la « présence du passé », le nouvel échiquier géopolitique et les enjeux économiques de l’Asie en mouvement, cet ouvrage réunissant historiens, économistes et géopolitologues, spécialistes de l’Inde, mais aussi de la Chine, du Japon et de l’Asie du Sud-Est, éclaire de façon inédite les voies multiples par lesquelles l’émergence du pôle indien dynamise l’ensemble de l’Asie et, au-delà, appelle à repenser les relations Nord-Sud."


New Delhi et le monde

Philippe Meyer, créée le 27-08-2018

"Un demi-siècle après le règne flamboyant de Nehru, l’Inde est de retour sur la scène internationale. Les successeurs immédiats de Nehru avaient été contraints de se concentrer sur leur région, l’Asie du Sud, le théâtre de tant de guerres au cours des années 1960-1980. Si la vision du monde de Nehru était plutôt globale et idéaliste celle de sa fille et de son petit-fils fut donc plutôt régionale et réaliste. Depuis les années 1990, l’Inde est gouvernée par des hommes qui ont voulu accroître la force de frappe de l’Inde – notamment au plan militaire – et qui ont donc, de nouveau, les moyens de mener une politique globale. Ils ont choisi de le faire sur un mode réaliste, ce qui semble trancher avec la méthode nehruiste. Ce contraste apparent mérite ici d’être nuancé. Certes, l’engagement de Nehru au nom des peuples à disposer d’eux-mêmes l’aurait conduit à s’impliquer davantage que les gouvernants actuels au Népal et en Birmanie. Certes aussi, Nehru aurait répugné à se rapprocher des États-Unis autant qu’eux. Du coup, on est en droit de regretter le non-usage de sa puissance toute neuve par l’Inde car tout se passe comme si la quête de cette puissance était devenue une fin en soi. Mais le fil rouge qui court sur toute la période reflète une continuité fondamentale : la volonté d’indépendance nationale qui sied à un grand pays porteur d’une civilisation à part entière. Ce sentiment national – ce nationalisme devrait-on dire – forme un socle commun à toutes les forces politiques du pays. Ainsi, on voit la gauche communiste et la droite nationaliste hindoue se retrouver aujourd’hui pour condamner un accord nucléaire avec les Etats-Unis qui entame à leurs yeux l’indépendance nationale. Mais Manmohan Singh, le signataire de l’accord, n’est certes pas prêt à hypothéquer cette indépendance nationale. Il ne s’agit pas pour lui d’aliéner la souveraineté nationale mais, de façon pragmatique, d’obtenir l’appui des Etats-Unis pour accélérer la montée en puissance de l’Inde. Manmohan Singh serait donc moins un réaliste qu’un pragmatique."


Micro-histoire de la Grande Terreur : la fabrique de culpabilité à l'ère stalinienne

Philippe Meyer, créée le 27-08-2018

"A partir de sources inédites, l'auteur s'attache à expliquer la fabrique de la culpabilité qui a fait l'originalité de la Grande Terreur soviétique et à comprendre comment des cadres soviétiques sont devenus, une fois arrêtés et emprisonnés, des coupables convaincus de l'être. C'est à travers le destin d'un prisonnier politique, Israël Vizelski, qu'il montre la violence de l'engrenage stalinien."


Staline archives inédites 1926-1936

Philippe Meyer, créée le 27-08-2018

"Les documents présentés dans cet ouvrage, et inédits à ce jour tant en russe qu’en français, révèlent un Staline sinon totalement sincère du moins parfaitement authentique. Chaque année le tout-puissant Secrétaire général part un mois ou deux au bord de la mer Noire. Il correspond intensivement avec ceux de ses lieutenants restés « garder » le Kremlin en son absence. Dans ces étonnants courriers à usage interne, beaucoup de familiarité et de sarcasmes, énormément de cynisme et peu de retenue. À côté des domaines sensibles (police politique, armée, relations internationales, appareil administratif, industrialisation et collectivisation) figurent des questions relatives à la vie privée du dictateur. Enrichi d’une iconographie inédite, le présent ouvrage montre comment Staline est parvenu à s’imposer comme le maître absolu de l’Union Soviétique durant la décennie 1926-1936."


Retours en Algérie

Akram Belkaïd, créée le 19-08-2018

"Printemps 2012. Jean-Claude Guillebaud, éditeur, essayiste et journaliste, m’offre un grand témoignage d’amitié en me proposant de l’accompagner en Algérie avec un groupe de lecteurs de l’hebdomadaire français La Vie (ex-La Vie catholique). Le déplacement est prévu pour le mois de septembre de la même année. D’habitude, c’est Catherine Guillebaud, son épouse, elle-même éditrice, qui voyage avec lui, mais, cette fois, la rentrée littéraire l’obligera à rester à Paris pour soutenir ses auteurs. J’accepte l’invitation sans hésiter : c’est une chance que je ne peux laisser passer. Jean-Claude est né, lui aussi, à Alger. L’Algérie est un sujet fréquent de discussion entre nous. C’est grâce à lui que j’ai pu achever le livre qui m’a permis de tourner (du moins, en partie) la page de mon départ. Journaliste de profession, j’ai dû, à l’époque, quitter d’urgence le pays devant la multiplication des attentats et des menaces de mort contre la presse. Ce déplacement va nous permettre de poursuivre nos échanges in situ, dans un contexte doublement particulier. D’abord, parce que l’Algérie fête en 2012 le cinquantième anniversaire de son indépendance, ce qui ouvre la voie à nombre de bilans et de rétrospectives plus ou moins critiques. Ensuite, parce qu’il s’agit du voyage d’une centaine de personnes ayant, pour la plupart, leur propre histoire algérienne. Parmi elles, il y aura d’anciens appelés du contingent français pendant la guerre d’indépendance, des pieds-noirs ou des enfants de rapatriés, ainsi que d’anciens coopérants français ayant vécu dans le pays aux premiers temps de l’indépendance. Pour leur grande majorité, ce sont des hommes et des femmes de confession chrétienne, pratiquants et donc attentifs au sort et à l’avenir de l’Église catholique d’Algérie, cette institution héritière de l’Église d’Afrique dont la présence dans ce pays remonte aux premiers temps de la chrétienté, même si elle est aujourd’hui minoritaire dans une terre musulmane. Toutes et tous sont venus pour des retrouvailles longtemps attendues, trop souvent reportées ou contrariées par la faute des querelles et malentendus franco-algériens, mais aussi des fantômes d’un passé encore douloureux"


PLEINE LUNE SUR BAGDAD

Akram Belkaïd, créée le 19-08-2018

"Le 20 mars 2003, par une nuit de pleine lune, les États-Unis d’Amérique et leurs alliés déclenchent l’invasion de l’Irak pour renverser le président Saddam Hussein et son régime. Au même moment, de Bagdad à Casablanca, de Gaza, Tunis, Washington à Paris, des destins basculent, des drames se nouent à huis-clos. Deux contrebandiers s’enfoncent dans le Najd saoudien, un couple de Koweïtis se retrouve face à ses démons, des amis récitent des vers dans une vieille demeure de Damas, un chirurgien algérien évoque la guerre, un commando mène un coup de force à Beyrouth tandis qu’un chauffeur de taxi jordanien et ses passagers font une bien étrange rencontre dans le désert irakien. Au fil de quatorze nouvelles, l’écrivain et journaliste Akram Belkaïd revient à sa façon sur un moment clé de l’histoire du Moyen-Orient et, plus particulièrement, de l’Irak. Des textes indépendants mais liés par une unité de temps et irrigués par la puissance évocatrice de la poésie arabe."


Un regard calme sur l'Algérie

Akram Belkaïd, créée le 19-08-2018

"Meurtrie par une décennie sanglante faite d'affrontements entre «pouvoir» et islamistes armés mais aussi de terrorisme à grande échelle, de destruction, de massacres et d'enlèvements de civils, l'Algérie tente désormais de panser ses plaies. Pourtant, ce retour à la paix civile, elle-même fragile, ne résout aucun des grands maux qui ont failli précipiter ce pays dans l'abîme. Tout se passe comme si les dirigeants algériens entendaient oublier au plus vite les «années noires», sans chercher à en tirer des enseignements pour prévenir un nouvel embrasement. En s'efforçant d'éviter les raisonnements manichéens, ce livre propose une réflexion apaisée qui entend rompre avec les habituelles grilles d'analyse de la crise algérienne. Sans perdre de vue la nature manipulatrice et incompétente du «pouvoir» et sans oublier l'écrasante responsabilité des islamistes, il aborde plusieurs questions dont dépend l'avenir de l'Algérie : régionalisme, identité, langue, rapport à la religion et à la modernité, liens avec le Maghreb et la France, de même que les égarements d'une «réconciliation» trop vite décrétée, le rôle de l'armée, le statut de la femme, le sacrifice de la jeunesse et les dégâts sociaux provoqués par l'ouverture économique. Les tabous de l'Histoire ne sont pas éludés. L'ouvrage met aussi en avant l'existence d'une culture de glorification de la violence et revient sur la difficulté des Algériens à explorer la mémoire de la guerre d'indépendance."