Le projet d’hommage aux héros en Normandie

Brève proposée par Philippe Meyer dans l'émission Le retour de la dépense publique / « La mer la plus dangereuse du monde » / n°159 (20 septembre 2020), que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Le projet d’hommage aux héros en Normandie

Philippe Meyer

"Je m’interroge sur ce projet normand d’hommage aux héros. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas très clair. S’agit-il d’un vrai exercice d’hommage et de mémoire à propos du débarquement, ou bien, comme la presse le laisse entendre, d’un « D-dayland » ou d’un Puy-du-Fou normand ? Veut-on réellement rendre hommage aux combattants français, américains, allemands, canadiens ... ou seulement trouver une nouvelle façon de faire du merchandising, comme c’est le cas pour beaucoup de ces nouvelles manifestations mémorielles ? Le Monde a publié une tribune qui pointe du doigt des dérives qui seraient écœurantes. "


Les autres brèves de l'émission :


Les émotions

Jean-Louis Bourlanges

"Je me suis remis à une activité que j’ai délaissée depuis longtemps : lire un roman. Je viens de commencer ce livre de Jean-Philippe Toussaint. C’est sur la communauté européenne, sur le Brexit, et cela s’appelle pourtant les émotions ! Si ce n’est pas oxymorique, d’avoir des émotions dans ce système européen si technique ...! Tout repose sur cette mise en parallèle de deux destins : celui d’un homme dont le couple se brise, et le Brexit. Il y a une trame d’aventure romanesque sur un fond de structure technocratique européenne."


J’ai tant vu le soleil

François Bujon de L’Estang

"Je voulais vous dire le plaisir que j’ai eu à lire le dernier petit livre d’Emmanuel de Waresquiel, consacré à Stendhal. C’est un petit livre, écrit au fil de la plume, mais quand celle-ci est aussi élégante et incisive, on ne boude pas son plaisir. Il retrace l’itinéraire personnel et littéraire de Stendhal, et si l’un de nos auditeurs le lit et résiste à la tentation d’une sixième relecture de la Chartreuse de Parme, c’est que son cas est vraiment désespéré. "


Le pont de Bezons

Marc-Olivier Padis

"J’ai lu le dernier ouvrage de Jean Rolin, qui nous offre régulièrement de grandes promenades, pas toujours exotiques, mais qu’il raconte avec un grand sens du détail. Il avait ainsi arpenté les boulevards de ceinture à Paris ou le détroit d’Ormuz. Il a cette fois-ci choisi de marche le long de la Seine, entre Melun et Mantes. Cette lecture offre un double décalage. Un décalage de rythme d’abord, puisqu’il fait à pied ce qu’on traverse habituellement très rapidement. Et un décalage d’échelle, puisque la Seine est censée structurer toute l’Ile-de_France, tandis que l’auteur la regarde de très près, depuis les rives, en essayant de franchir tous les obstacles, très nombreux. Il est aussi un peu naturaliste et parvient à observer la faune de ce paysage pourtant très urbain, et nous offre un retour de mémoire un peu inattendu, qui fait de ce récit de voyage une esquisse autobiographique."