Présence des morts

Brève proposée par Philippe Meyer dans l'émission Élections sans conviction / Bruxelles : salto avant / n°143, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Présence des morts

Philippe Meyer

"Emmanuel Berl est à la veille d’une opération à laquelle il pourrait ne pas survivre. La pensée de sa mort le conduit à penser à ses disparus et les souvenirs qui remontent à sa mémoire sont déconcertants. Il écrit : « Les morts à la fois m’assaillent et me fuient Ils me ressemblent trop, ils se ressemblent trop peu les uns aux autres. Il y en a trop qui sont trop misérables. La mort leur prend plus que la vie ne leur avait donné. (…) Il me semble que, moi-même j’appelle ceux qui ne peuvent me joindre, comme je suis appelé par eux, et non moins vainement. »"


Les autres brèves de l'émission :

Les Français de l’an 40

Richard Werly

"En temps normal, c'est à dire si le Covid n'avait pas bouleversé nos vies, la presse et les librairies focaliseraient sans doute sur le 80mème anniversaire de la débâcle française de 1940. Une suggestion de lecture parmi tant d'autres sur ces jours historiques : «1940, de l'abîme à l'espérance» de Max Gallo et surtout les deux tomes de Jean Louis Crémieux-Brilhac, désormais disponibles en poche sur «les francais de l'an 40». Avec ce slogan francais de la drôle de guerre qui démarre son chapitre premier : «Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts....» Sans commentaire ..."


Disparition de Guy Bedos et Jean-Loup Dabadie

Lionel Zinsou

"Je voudrais dire mon émotion alors que viennent de nous quitter Jean-Loup Dabadie et Guy Bedos. Pour ma génération, c’est une blessure, on a l’impression que l’humour rebelle, l’impertinence, la liberté de ton ont beaucoup perdu avec ces deux-là. Réécouter les sketches de Guy Bedos bien sûr, mais je voudrais aussi recommander aux gens de lire le discours de réception à l’Académie Française de Xavier Darcos par Jean-Loup Dabadie. C’est un bijou d’humour et de légèreté, avec un soupçon de cruauté et énormément de bienveillance. "


La part sauvage du monde

Lucile Schmid

"Je recommande la lecture de cet ouvrage de la philosophe Virginie Maris, paru en 2018. Pendant le confinement, la Nature a été elle, déconfinée, puisque libre de notre présence. Ce livre développe une conception de l’altérité de la Nature, en montrant sa part de sauvagerie irréductible. Il aide à penser la question de l’écologie différemment. On pense surtout « climat », pense-t-on suffisamment « Nature » ? Ce livre est absolument passionnant et d’une clarté remarquable."