Histoire de la IVème République

Brève proposée par Jean-Louis Bourlanges dans l'émission Les formations politiques françaises face au casse-tête des élections européennes ; Les Nations Unies face à la crise du multilatéralisme (#56), que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Histoire de la IVème République

Jean-Louis Bourlanges

"Je voudrais signaler et saluer la publication dans la collection Bouquins en deux volumes de l’œuvre monumentale de cette personne admirable qu’est Georgette Elgey, qui a tout connu, se souvient de tout et fait partie de ces journalistes-historiens avec une grande capacité d’enquête et de sympathie pour le sujet. Elle étudie cette IVème République complètement méconnue à l’heure actuelle. Le général de Gaulle avait toujours dit que les hommes de la IVème République étaient des hommes de valeur et que le système tel qu’il fonctionnait les empêchait de donner leur mesure. Là on voit effectivement un personnel politique de grande qualité, issu de la résistance et qui s’est attaché à rebâtir une société libre et une économie prospère. Le général de Gaulle, lorsqu’il a établi la Vème République, avait des assises plus solides que ce qui existe aujourd’hui. C’est très précieux de lire ce livre de Georgette Elgey. Apprenons ce passé que nous ignorons de plus en plus qui est celui de la IVème République. "


Les autres brèves de l'émission :

Dix-sept ans

Béatrice Giblin

"Éric Fottorino a écrit un roman très émouvant qui s’appel 17 ans. C’est sur sa mère qui a eu deux fois des enfants : une fois fille-mère dans une situation où l’on mesure le chemin parcouru pour que l’opprobre et le malheur qui tombe sur ces jeunes femmes soit dépassés ; puis de nouveau n’a pas été enceinte dans les règles et à qui on a enlevé sa petite fille. Cela a été le grand silence de l’histoire familiale que lui-même va découvrir une fois marié avec des enfants. C’est extrêmement émouvant et véritablement : quel chemin parcouru. "


Cabinet de curiosités sociales

François Bujon de L’Estang

"Je vous recommande une lecture plus légère de Gérald Bronner qui est professeur de sociologie à l’Université Paris Diderot et qui est déjà l’auteur d’un certain nombre d’excellents ouvrages et notamment La démocratie des crédules (2013). Il rassemble des textes et des articles dans un petit livre extrêmement stimulant qui s’appel Cabinet de curiosités sociales qui est publié aux PUF. Il continue avec son alacrité et sa sagacité à explorer le monde médiatisé, numérisé dans lequel nous sommes appelés à vivre. Il pose plusieurs questions, Pourquoi les réseaux sociaux rendent-ils malheureux ? par exemple. Il explore les différentes manifestations de la langue de bois. C’est un livre insolent, intelligent, intéressant et je crois très divertissant. "


Janet

Nicole Gnesotto

"Je vais parler d’une femme formidable oubliée et décédée : Janet Flanner. Michèle Fitoussi lui consacre une biographie aux éditions Jean-Claude Lattès. Janet Flanner a été pendant 40 ans la correspondante à Paris du New Yorker. C’est une femme célèbre dans le milieu féministe, journaliste de Paris. Elle a connu tous les grands auteurs américains de Paris (Hemingway etc.). Elle a fait des portraits extraordinaires de de Gaulle, d’Hitler, de Pétain. Elle a connu une gloire internationale en racontant le procès de Nuremberg. Cette biographie refait vivre ce Paris qui était la capitale de la culture mondiale et cette femme exceptionnelle qui a été totalement oubliée après les années 60. Ce livre fait revivre une époque et une journaliste de grand talent. "


Le loup dans la bergerie

Philippe Meyer

"Je voudrais inaugurer la séquence des brèves en évoquant la mémoire d’Abel Michéa. Abel Michéa était la seule personne à pouvoir faire acheter L’Humanité à un abonné du Figaro dans les années 50, 60 et 70. Pourquoi ? Parce qu’il en écrivait la rubrique de sport. Personne n’a jamais écrit aussi bien sur le football qu’Abel Michéa. Le fils d’Abel Michéa, Jean-Claude Michéa est capable de faire lire Marx à n’importe quel abonné des Échos et il vient de publier aux éditions Climats un livre qui s’appel Le loup dans la bergerie et qui analyse la situation actuelle à partir d’une phrase du Capital que je cite : « Dans sa pulsion aveugle et démesurée, dans sa fringale de surtravail digne d’un loup-garou, le capital ne doit pas seulement transgressé toutes les limites morales, mais également les limites naturelles les plus extrêmes. » "