Emmanuelle Pagano, Serez-vous des nôtres ? (POL)

Brève proposée par Lucile Schmid dans l'émission Quelle politique pour l'écologie ? ; La Grèce est-elle morte guérie ? (#54), que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Emmanuelle Pagano, Serez-vous des nôtres ? (POL)

Lucile Schmid

"C’est un roman qui parle d’eau. C’est le dernier volume d’une trilogie qui s’appelle la trilogie des rives et il décrit dans deux univers parallèles deux amis qui ont la quarantaine. Pour l’un ça se passe en une journée auprès d’un lac qui s’appel Caspienne. (J’ai découvert du coup que la mer Caspienne n’était pas forcément une mer mais que cela se discutait). L’autre s’est enfermé dans un sous-marin nucléaire pour échapper à cet univers de ruralité. Il y a deux univers d’eau, je trouve ce roman extraordinaire parce qu’il nous transporte dans un univers à la fois angoissant et très étrange. "


Les autres brèves de l'émission :

Thomas Lilti, Première année

Philippe Meyer

"Je voudrais recommander le film d’un médecin-cinéaste, de plus en plus cinéaste et de moins en moins médecin – mais toujours considérablement préoccupé par la médecine – c’est Thomas Lilti. On se souvient je pense de son film Hippocrate qui avait beaucoup marqué sur ce que c’est que la vie dans les hôpitaux entre autres choses. On se souvient aussi de Médecin de campagne, œuvre de fiction qui marche sur un sujet de société pourtant ingrat. Là il a tout à fait réussi ce film qui s’appel Première année avec deux comédiens tout à fait choisis : Vincent Lacoste et William Lebghil. En sortant je me suis demander s’il ne fallait pas créer une ONG pour venir en aide aux étudiants de première année : c’est abominable. Il paraît que l’on va s’occuper de réformer tout cela mais je n’avais aucune idée de ce que c’était et je ne comprends pas qu’il y ait des médecins, des professeurs, des universitaires qui aient pu accepter de voir cette formation en première année devenir d’une telle brutalité. Comme œuvre de fiction, ce Première année est une réussite très remarquable avec un rythme remarquable. "



Maylis de Kerangal, Un monde à portée de main (éditions Verticales)

Nicole Gnesotto

"Une des forces de Maylis de Kerangal est de nous plonger dans des univers professionnels très spécialisés. Là il y a des artistes-graphistes spécialisés dans le trompe l’œil. Ils passent des mois à reproduire une écorce d’arbre, une écaille de tortue. Le vocabulaire est extraordinaire. On a l’impression d’une langue étrangère et en même temps d’une très forte familiarité d’émotion. Je trouve ce roman magnifique, notamment la découverte d’un travail extrêmement concret de la création artistique. L’idée de ces artistes est que la copie peut faire émerger une vérité plus grande que la réalité. C’est tout une réflexion sur l’art : c’est un roman absolument magnifique. "


Daniel Cohen, Il faut dire que les temps ont changé. Chronique (fiévreuse) d’une mutation inquiète (Albin Michel)

Philippe Meyer

"Éric Le Boucher : Nos auditeurs connaissent certainement Daniel Cohen, professeur à l’École normale. Il vient de publier un livre. Cela dit tout sur notre entrée dans une ère de l’homme digital où nous avons à préparer tous les mécanismes de protection sociale et autre que nous avions mis douloureusement en place il y a plus d’un siècle et demi. Il explique très bien ce travail que nous avons à faire. C’est un peu inquiet parce que l’on peu rater notre coup et passer la main à des populismes mais le livre est inquiet sans être pessimiste. "