L’AUVERGNE, SA VIE SON ŒUVRE.

Rubrique proposée par Philippe Meyer.

L’AUVERGNE, SA VIE SON ŒUVRE.

Philippe Meyer

" Voilà qu’approchent les vacances scolaires, les ponts et tous ces avant-goûts de farniente. Avez-vous songé à l’Auvergne, à l’Auvergne d’Alexandre Vialatte qui soutenait que c’est « quand on l’a trouvée qu’on la cherche le plus ». Pour vous aider à la chercher, j’ai rassemblé des cartes postales signées de divers auteurs. Sous la plume de Daniel Halévy, dans sa « Visite aux paysans du Centre » : « Les arbres cessent, l’horizon s’ouvre, le Bourbonnais paraît d’un coup. Une ondulation de cultures, de hameaux, une agitation douce et sans terme ». Avec Onésime Reclus, en voici le sud : « Colonnades basaltiques, roches monumentales, forêts de sapins, de hêtres, prairies veloutées, cascades et cascatelles, eaux brillantes filles des neiges de six mois de l’année, c’est ce dont on s’émerveille dans les seize vallées et les innombrables vallons en éventail qui s’étoilent vers la Dordogne, le Truyère, l’Allier »…Jules Verne, dans sa « Géographie illustrée de la France et de ses colonies » décrit à son tour la chaine des Puys : « pittoresquement ornée de grandioses constructions basaltiques, sillonnée de coulées trachytiques, de scories, de pierres ponces, de laves vomies autrefois par les nombreux cratères du territoire, tapissée d’épaisses forêts de chênes et de châtaigniers, de pâturages verdoyants, recouverte d’un inextricable réseau de torrents et de cascades ». Descendant de la chaine des Puys et piquant vers l’ouest, Onésime Reclus écrit dans son ouvrage intitulé « Plus beau royaume sous le ciel » : « Elle n’est pas belle, la Planèze ; elle et nue, gauche de formes, triste de couleurs. Ici, champs de seigle, là prairie d’herbe non drue pour moutons, bœufs et vaches ; elle est dure au pauvre monde, glacée pendant six grands mois sur douze ; l’hiver y entasse neige sur neige, et, sauf d’heureuses journées, ou peut-être des semaines heureuses, les vents s’y dispersent, froids et fougueux, soufflant également du Cantal, de la Margeride, des monts d’Aubrac, de toutes les cimes de l’horizon ». Et enfin dans « Le Tour de France par deux enfants », ouvrage d’Augustine Fouillée (qui signait G. Bruno) et dont on vendit 8 millions d’exemplaires, ce récit fait aux petits André et Julien par le bon monsieur Gertal : « J’y suis monté sur le Plomb du Cantal. L’orage nous prit en haut, il pleuvait à verse, il soufflait un vent effroyable et il n’y avait qu’un petit bout de rocher pour tout abri. L’orage dura quatre heures et quand un brouillard ou une pluie couvre les montagnes du Cantal, il faut y rester bon gré mal gré ». On voit par là que celui qui commence par Vialatte ne peut que finir avec Vialatte : « Les vacances datent de la plus haute Antiquité. Elles se composent régulièrement de pluies fines coupées d’orages plus importants. » "