Souvenirs culinaires

Brève proposée par Matthias Fekl dans l'émission La grande grève / Une COP chasse l’autre / n°118, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Souvenirs culinaires

Matthias Fekl

"J’avais aussi prévu de parler de « Slow démocratie », mais cela ayant été fort bien fait, je recommanderai donc un livre plus léger qui m’a beaucoup plu, ce sont les souvenirs culinaires d’Auguste Escoffier. Il a commencé de manière très modeste dans l’auberge familiale, et finit par devenir chef du Ritz, l’un des premiers grands chefs internationaux au tournant du siècle. Il raconte de manière magnifique à la fois les produits du terroir et l’art de les accommoder, l’essor de la grande hôtellerie internationale, et puis de sa pensée sociale et de la manière dont il pense qu’il faut, dans l’hôtellerie et en cuisine, prendre soin des salariés. Tout cela donne un livre historique très fort, presque politique, qui vous donnera peut-être envie de lire aussi son guide culinaire, une lecture adaptée pour les fêtes. "


Les autres brèves de l'émission :

Billebaude n°15

Lucile Schmid

"Je voulais recommander le dernier numéro de la revue du Musée de la chasse et de la nature, qui a une revue appelée Billebaude (« billlebaude désigne la chasse spontanée et non organisée). Cette revue est un objet extraordinaire, qui mélange philosophie, les photos, l’art contemporain. Le dernier numéro s’appelle « fauve », un terme profondément ambivalent, qui renvoie à notre animalité, au lien entre celle-ci et notre humanité. Vous y trouverez à la fois un article de Michel Pastoureau sur la couleur fauve, mais aussi un merveilleux entretien avec Nastassja Martin, cette anthropologue qui a vécu une étreinte avec un ours, qui a failli lui coûter la vie et l’a profondément changée. "




Hommage à James Mc Cearney

Jean-Louis Bourlanges

"James Mc Cearney était un ami très cher, mort d’une crise cardiaque. C’était un professeur de langues à Sciences Po extrêmement apprécié de ses étudiants. Il a écrit plusieurs livres à propos du Royaume-Uni, notamment trois biographies, de Disraeli, de Gladstone et de Lloyd George, qui éclairent très largement le passé de ce grand peuple un peu en suspens aujourd’hui. Il était en train d’écrire une biographie de Walter Scott, qui aurait certainement été passionnante. C’était un garçon arrivé en France à 18 ans, issu d’une famille ouvrière de Glasgow, qui écrivait ses livres dans un français absolument impeccable et d’une rare élégance. Je voudrais saluer sa mémoire et vous inviter à lire ses livres."


Slow démocratie

Philippe Meyer

"« Ralentir » est l’idée qui sous-tend ce livre. David Djaïz part de la constatation devrait plutôt être appelée hyper-mondialisation, parce que si elle a réduit les inégalités entre les pays, elle les a aggravées au sein des pays. Parce que les conséquences de cette hyper-mondialisation n’ont pas été régulées, et c’est cette absence de régulation qui rendrait toute sa légitimité à la nation, pas dans le sens où l’extrême-droite entend ce terme, mais une nation dans laquelle la citoyenneté précède la nationalité. Son propos doit nous inciter à revenir à la subsidiarité chère à Jacques Delors, donc à réhabiliter la puissance publique, à développer de toutes les manières possibles une démocratie plus directe, à associer les citoyens, à reconnaître qu’on ne change pas une société par décret. Bref, la nation est pour David Djaïz la seule forme politique dans laquelle on peut faire coexister les libertés civiles avec la solidarité, et c’est un sujet trop important pour le laisser à l’extrême-droite."