Les déraisons modernes

Brève proposée par Béatrice Giblin dans l'émission Afrique : la France n’est plus ce qu’elle était / Une stratégie pour la biodiversité ? / n°196 / 6 juin 2021, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Les déraisons modernes

Béatrice Giblin

"Je vous recommande ce livre de Perrine Simon-Nahum, car je pense qu’il est salutaire. Il revient sur les puissantes injonctions qui nous sont faites aujourd’hui, qu’il s’agisse des nouvelles formes d’antiracisme (qui conduisent à un essentialisme et à un déterminisme), ou la collapsologie, qui d’une certaine façon déresponsabilise, puisque nous n’avons plus aucune prise sur rien. Il est bon de s’interroger sur ces déraisons modernes."


Les autres brèves de l'émission :


Pas gentil

Marc-Olivier Padis

"Sur un tout autre sujet, ce livre de Bernard Vorms, économiste spécialiste de l’économie du logement. Comme beaucoup de nos concitoyens, il s’est trouvé après les attentats de Charlie Hebdo et de l’hypercacher, contraint de se poser des questions sur sa judaïté. Qu’est-ce que c’est qu’être Français et confronté à cette nouvelle vague d’antisémitisme, présente dans notre pays sous différentes formes ? L’auteur fait montre d’un scepticisme modéré, qui rappelle Montaigne (qu’il cite fréquemment), en se demandant ce que cela veut dire pour lui d’être juif, et ne trouvant nulle part d’explication satisfaisante. C’est un beau parcours, reprenant toute sa bibliothèque, des grands auteurs français jusqu’à la littérature antisémite. Une belle réflexion."



La grande illusion

Philippe Meyer

"Je vous recommande le livre de Michel Barnier, récit de la négociation du Brexit. Il faut être honnête, ce n’est pas San Antonio. Certes, cela ne prétend pas l’être, mais c’en est tout de même très, très loin. Il y a quelque chose de très pénible dans le livre, c’est, autour de l’auteur, les perles de la couronne, à savoir les gens avec qui il a travaillés. Il pense qu’il est nécessaire de tous les nommer et de distribuer des bons points ... Il connaît absolument tout le monde, jusqu’au dernier ministre albanais ; On n’est absolument obligé de lire le moindre détail de l’éloge de chacun, car au bout d’un moment, on a l’impression que le dit éloge est destiné à la réfraction : si je suis entouré de gens aussi bien, c’est que je dois l’être moi-même ... On saute donc des pages, il faut l’avouer. Ceci étant dit, le récit du comportement des Britanniques est frappant du début à la fin. Theresa May apparaît comme un personnage absolument consternant. Après avoir pris position (sans enthousiasme) pour le remain, elle est chargée de négocier le Brexit, et devient psychorigide au point de couper les possibilités de négociation avant même qu’elles n’existent, en posant des exigences impossibles. Quant à Boris Johnson, il est décrit comme un escroc politique peu compétent. J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour le Royaume-Uni, je suis sorti de ce livre en me disant que la France n’était pas en très bon état, mais que les Britanniques ne s’en sortaient pas mieux, loin de là ..."