"Je voudrais moi aussi vous recommander quelque chose de Bertrand Tavernier, en l’occurrence je vous conseille de revoir son premier film, d’une humanité extraordinaire. C’est en outre une magnifique évocation de Lyon. "
"Dans le droit fil de notre conversation sur l’Europe, je vous recommande aussi ce livre d’Elie Cohen et Richard Robert. Qu’il s’agisse de l’euro, des migrants, du Brexit, et maintenant de la Covid, l’Europe fonctionne toujours sur trois temps. La déception, le réveil, et la décision politique. C’est donc une forme de message d’espoir, souhaitons que ce troisième temps arrive rapidement."
"Je ne sais pas si l’on a déjà recommandé ici ces mémoires de Jean-Pierre Chevènement, que l’ai lues avec grand intérêt. J’ai noté une phrase qui m’a beaucoup marquée, issue d’une conversation avec François Mitterrand. Chevènement cite le président : « Au fond Jean-Pierre, je ne crois pas que la France puisse à notre époque faire autrement, hélas, que passer à travers les gouttes ». "
"J’ouvrirai ces brèves en restant avec Bertrand Tavernier, pour recommander la lecture de son gros livre « Amis américains ». Il est fait d’une succession d’entretiens magnifiquement préparés, aussi bien avec John Ford qu’avec John Huston, Elia Kazan, Robert Altman ou Quentin Tarantino."
"Je voulais moi aussi dire un mot de Bertrand Tavernier, avec qui j’étais en profonde familiarité intellectuelle. Si j’essaie de comprendre ce que j’aime en lui, indépendamment de son talent et de son œuvre, c’est que c’était profondément un homme de gauche, avec l’engagement, les passions, l’exigence et la générosité que cela implique. Et en même temps, il avait la compréhension d’un tas de choses que la gauche ignore ou néglige habituellement. Nul n’a aimé ou compris l’Amérique comme lui par exemple. De même son regard sur la guerre n’est pas celui d’un antimilitariste primaire. C’est un amoureux de la paix, mais qui comprend pourtant la psychologie militaire avec une finesse remarquable. Et puis l’Histoire. Voilà un homme qui savait que le présent sortait du passé. Qu’il parle de la Régence, de la guerre de 14-18 ou de l’histoire du cinéma. Ce sont là des grandes vertus d’un homme de droite, et elles ont été portées par un homme profondément à gauche. "
"Je vous recommande l’ouvrage de Jean-François Colosimo sur la Turquie. La thèse de l’auteur est que la stratégie d’Atatürk et celle d’Erdogan sont au fond semblables. Jouer sur la force militaire et la modernisation de la république, avec une religion d’Etat (même si le pays se veut laïque) et une élimination progressive des minorités. Un livre extrêmement intéressant."