"Dans la rentrée littéraire, énormément de livres parlent de relations familiales et j'ai choisi de lire celui que Vanessa Schneider consacre à son père Michel Schneider, haut fonctionnaire, essayiste, psychanalyste et musicien. Il avait été directeur de la musique au ministère de la Culture et avait écrit un essai, une critique radicale de la période Jack Lang, très polémique, mais très vigoureux, très documenté, et assez courageux. Mais aussi un livre sur Glenn Gould, vraiment magnifique, un chef d'œuvre d'initiation, en tout cas pour quelqu'un comme moi qui connaît mal la musique classique. Vanessa Schneider choisit un angle un peu générationnel en comparant sa génération à celle de son père, cette génération d'après-guerre qui a fait mai 68, qui s'est fourvoyée dans le gauchisme (le maoïsme dans le cas de son père) et qui s'est rattrapée après le tournant de 1981. Et comme le dit Michel Schneider à sa fille « nous sommes la première génération à avoir tué à la fois le père et le fils ». C'est cette citation qui fournit le fil rouge de cette remémoration filiale et familiale."