L’affolement du monde

Brève proposée par Béatrice Giblin dans l'émission Elections européennes : des listes en attente ; Maduro versus Gaido (#74), que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

L’affolement du monde

Béatrice Giblin

"Je voudrais recommander le nouveau livre de Thomas Gomart, le directeur de l’IFRI (Institut français des relations internationales) paru aux éditions Tallandier. C’est un livre que je trouve fort utile. D’abord parce qu’il aborde les questions par grands Etats : la Russie, la Chine, les Etats-Unis allant jusqu’à proposer des scénarios selon la distance temps : à court, moyen et long terme. Je trouve cela assez audacieux et permet au lecteur de se projeter; donc de réfléchir à comment les choses pourraient s’agencer. Il aborde aussi les questions que sont l’environnement, la démographie, le réchauffement climatique… Il y a dix chapitres écrit de façon extrêmement claire et qui peuvent aider à réfléchir à un moment où effectivement il y a un certain affolement du monde "


Les autres brèves de l'émission :

Emmanuel Macron, pourquoi cette haine ?

Jean-Louis Bourlanges

"Je voudrais signaler que sur le site Telos est paru un article de Dominique Schnapper : Emmanuel Macron, pourquoi cette haine ? C’est une analyse très intéressante sur les mécanismes de la haine dans ce que la sociologue appelle les « sociétés de démocratie extrême » c’est à dire d’égalitarisme forcené. J’aurais plutôt tendance - parce que le mot démocratie est un mot auquel je suis attaché tout comme Dominique Schnapper - à parler de sociétés de ressentiment. Ce qu’elle montre c’est qu’en réalité, le grand reproche qu’on pourrait faire à Emmanuel Macron n’est pas d’être un héritier. On pourrait dire de lui comme Magritte de sa pipe « ceci n’est pas une pipe » , « celui-ci n’est pas un héritier » et c’est précisément ce qui d’après Dominique Schnapper la raison pour laquelle il est si détesté : car il a réussi par un court-circuit absolument inattendu, jeune, tout seul, rien dans les mains au départ ni rien dans les poches. Il a réussi à s’imposer. De ce point de vue la, c’est une sorte de défi à ceux qui comme nous tous, sont dans la société méritocratie, et peine à passer de la misère à la pauvreté. Ce phénomène d’arrogance qui lui est reproché est un phénomène qui renvoie à la méritocratie et non pas à une société de privilèges transmis."


L’Europe : un dessein, un destin

Marc-Olivier Padis

"Je recommande le livre de Michel Foucher, un géographe qui aime beaucoup réaliser des cartes dans le 1 notamment. C’est un livre sur l’Europe paru aux éditions Marie B. Dans cet ouvrage , il défend l’idée que ce qui devient prédominent aujourd’hui pour la situation de l’Europe et le projet européen c’est de partir de la géopolitique et de la manière dont chaque pays se projette à l’échelle mondiale. Il répertorie les problématiques européennes à la lumière de cet enjeu géopolitique et non pas comme souvent cela est fait au prisme des enjeux institutionnels internes. Enfin, il y a, comme toujours, quelques cartes éclairantes. "


La comédie presque française 

Philippe Meyer

"Je vais ouvrir cette séquence des brèves en parlant d’un programme radio. Pendant très longtemps et jusqu’à une date récente, la radio de service public a été épargnée par les considérations d’audience et elle s’est surtout concentrée sur l’idée que ses successifs présidents se faisaient de leur mission. Ça donne un trésor considérable d’archives. Ces archives sont régulièrement sélectionnées et diffusées par les Nuits de France Culture. On peut actuellement y télécharger une émission qui s’appelle « La comédie presque française ». C’est une émission qui avait été enregistrée à Hollywood pour une fin d’année dans laquelle des acteurs d’Hollywood - et pas n’importe lesquels -jouent en français des grandes scènes que l’on identifie au répertoire de la Comédie française. On peut notamment entendre Edward G.Robinson qui joue Monsieur Jourdain ainsi qu’Audrey Hepburn qui joue la fameuse scène d’Agnès dans l’Ecole des femmes. C’est charmant, très touchant et en même temps cela pousse à une réflexion sur la comédie française dans un endroit où l’on attend pas qu’elle soit célébrée; c’est à dire Hollywood. "