Carnets de Louis Barthas

Brève proposée par Philippe Meyer dans l'émission Gilets jaunes ; Brexit : deal or dead ? (#64), que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Carnets de Louis Barthas

Philippe Meyer

"Je regrette que le Président de la République ait une nouvelle fois regardé exclusivement vers le haut c’est-à-dire vers quelqu’un qui a été reconnu et secrétaire perpétuel de l’Académie française et qu’il n’ait pas pensé à Louis Barthas, le fameux auteur des carnets. Louis Barthas est ce tonnelier qui a fait toute la guerre de septembre 1914 à avril 1918 et dont un professeur de Toulouse a retrouvé tardivement 1 800 pages de carnet écrites à l’encre violette avec une encre de certificat d’étude et qui non seulement donne un aperçu de ce qui a été la vie des poilus et qui est d’une grande sévérité, mais d’une sévérité précise et documentée sur les méthodes de commandement. "


Les autres brèves de l'émission :

La citoyenneté. Être (un) citoyen aujourd'hui.

Marc-Olivier Padis

"Je recommande la lecture de l’étude annuelle 2018 du Conseil d’État sur la citoyenneté. Le Conseil d’État fait comme chacun sait des rapports sur les politiques publiques et remet chaque année un rapport sur un sujet d’intérêt général. On voit dans ce rapport qu’il existe des formes rénovées de citoyenneté avec une recherche de fraternité qui fait de la citoyenneté un projet de société, qui vise un citoyen actif. On voit bien que c’est cela qui nous manque dans l’épisode des gilets jaunes. Ce volume fait très bien le point, on le trouve sur le site du Conseil d’État. Il y a en annexe une série de comparaisons avec les autres pays de l’UE qui est très utile. "


Le temps de s'en apercevoir

François Bujon de L’Estang

"Emmanuel de Waresquiel qui est un de nos meilleurs historiens a consigné dans un petit livre sympathique, Le temps de s’en apercevoir, un certain nombre de réflexions que lui ont inspiré son étude de l’histoire et la contemplation du temps présent. Il a souvent du mal, comme souvent ceux qui aiment l’histoire, à rattacher le temps présent à l’histoire. Il en tire un grand nombre de remarques absolument pertinentes, souvent humoristiques et toujours très bien venues. Je vous en recommande vivement la lecture pour remédier à la morosité actuelle. "


Le foisonnement fiscal, une maladie française

Jean-Louis Bourlanges

"Je signale un article paru dans Étvdes en décembre 2017 mais extrêmement utile à la compréhension de ce qui se passe actuellement. L’article est du à madame Véronique Bied-Charreton et s’appel « Le foisonnement fiscal, une maladie française ». Elle analyse parfaitement la pathologie fiscale dont nous souffrons : elle montre de façon très claire que la tentation fiscale est la tentation la plus simple et la plus constante qui assaille nos gouvernants. "


Raboliot

Philippe Meyer

"Je commencerai par rappeler que va entrer au Panthéon l’auteur de Raboliot, Maurice Genevoix, tant mieux si cela permet d’attirer vers son œuvre de nouveaux lecteurs, Raboliot est un livre magnifique qui était interdit au collège où j’étais quoiqu’il eût reçu le prix Nobel car ce braconnier qui n’aimait que le désordre et qui avait l’amour du jeu contre les autorités aurait pu nous donner de mauvaises idées. D’ailleurs à propos de collège Maurice Genevoix a écrit un roman de jeunesse qui s’appel L’aventure est en nous dans lequel il décrit de manière impitoyable et précise comme il le fit après dans Ceux de 14 les conditions de vie. "


Le général de Castelnau

Philippe Meyer

"Je pense que l’on aurait pu aussi honorer le général de Castelnau qui aurait du selon Lyautey et selon Gallieni être le responsable suprême des armées françaises mais qui ne l’a pas été car il était catholique et très engagé dans l’Église catholique et parce que les radicaux socialistes ne lui ont pas pardonné d’avoir soutenu la loi des trois ans et que Clémenceau ne lui a pas pardonné son catholicisme affiché. Le général de Castelnau était quelqu’un qui allait au feu, qui était extrêmement soucieux des conditions de vie de ses soldats, il était sur ce plan l’anti Joffre. Le général de Castelnau était donc souvent célébré par ses anciens soldats qui lui prêtaient la formule : « Je vais aux obus ». Alors qu’il était le numéro 2 de l’armée française, trois de ses fils sont morts au front. Aujourd’hui où beaucoup de gens confient à des proches des emplois fictifs peut être il était utile de donner en exemple quelqu’un qui ne se servait pas mais servait. Une autre chose m’enchante chez le général de Castelnau est qu’il a planqué des armes pour la Résistance en 40, il a été immédiatement hostile à l’armistice et ne s’est pas gêné pour l’exprimer. Quand le cardinal Gerlier, d’horrible mémoire, lui a envoyé un émissaire pour lui dire qu’il devrait parler moins en mal du maréchal, le général de Castelnau, du haut de ses 90 ans lui a répondu : « Ah il a une langue votre cardinal, je croyait qu’il l’avait usé à lécher le cul de Pétain ». Pour toutes ces raisons je pense que nous pourrions faire du général de Castelnau un maréchal de France à titre posthume. "