M. François-Xavier Bellamy et le secret de l’isoloir

Brève proposée par Jean-Louis Bourlanges dans l'émission Le modèle scolaire dans tous ses états / La Turquie après les élections perdues par Erdogan / n°344 / 7 avril 2024, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

M. François-Xavier Bellamy et le secret de l’isoloir

Jean-Louis Bourlanges

"Cela fait 60 ans que je fais de la politique, et je croyais un peu naïvement avoir tout vu. J’ai été détrompé il y a quelques jours en entendant une interview de François-Xavier Bellamy, au cours de laquelle il refuse de dire pour qui il a voté au deuxième tour de la dernière élection présidentielle, en invoquant « le secret de l’isoloir ». Les bras m’en tombent. Comment un leader politique peut-il se présenter devant le peuple, en reconduisant une liste déjà défendue il y a cinq ans, mais en refusant de dire ce qu’il a fait entre temps, ou de reconnaître pour (et contre) qui il vote. Le secret de l’isoloir n’a pour but que de protéger les gens de manipulations, de s’assurer qu’ils ne sont pas contraints par qui que ce soit de glisser tel ou tel nom dans l’urne. Il n’a pas été fait pour permettre à un leader politique de dissimuler à ses électeurs ses orientations fondamentales. J’ai désormais tout vu."


Les autres brèves de l'émission :

Appel aux auditeurs

Philippe Meyer

"Il est probable que Le Nouvel Esprit public auquel vous êtes attaché(e)s depuis 7 ans ne continuera pas à la rentrée de septembre. Pourquoi ? Pour des raisons financières, bien sûr. Parce que tout augmente, les frais de studio, les frais de post-production, les frais de diffusion, les frais généraux et les charges sociales. Mais aussi et même surtout à cause d’un paradoxe sur lequel a mis le doigt notre commissaire aux comptes : nous ne cessons de gagner des auditeurs et de perdre des contributeurs. Comment est-ce possible ? Notre budget repose sur deux types de contributions, les mensuelles et les ponctuelles. Les mensuelles représentent 40% de nos ressources. Celles et ceux qui ont choisi ce mode de soutien se montrent fidèles et restent à nos côtés après leur premier versement. Ceux qui nous soutiennent par une contribution ponctuelle, (60% de nos ressources) quel que soit son montant, ne la renouvellent que par intermittence, quand la mémoire leur revient, qu’ils se rappellent que nous comptons sur eux et qu’ils ne négligent pas de joindre le geste à ce souvenir. Quelquefois, tout en nous conservant leur écoute et leur estime, ils oublient définitivement de renouveler leur soutien. La raison en est simple : nos conversations et nos badas hebdomadaires continuent à leur arriver régulièrement, notre compendium est à leur disposition chaque semaine et rien ne leur rappelle que leur soutien est indispensable sauf les phrases que je prononce rituellement chaque dimanche et que des amis de notre podcast m'ont reproché de prononcer sur un ton trop léger. Je vais donc être clair, lourd et même relou : si vous souhaitez continuer à recevoir chaque semaine les enregistrements et le compendium de nos conversations hebdomadaires sur l'actualité nationale et internationale, si vous souhaitez recevoir chaque semaine l'enregistrement d'un des badas de la série si c'est pour la culture on a déjà donné, sachez que nous avons besoin du plus grand nombre possible de contributions régulières, modestes ou fastueuses. Si vous ne nous avez encore jamais envoyé de contribution faites-le et faites-le en mode mensuel. Si vous nous avez envoyé un soutien ponctuel sous forme de chèque ou de virement merci d'envisager de transformer votre contribution en un don mensuel."



Mes carnets noirs

Richard Werly

"Je suis sûr que le Nouvel esprit public a des auditeurs en Afrique, et après l’appel aux dons qu’a lancé Philippe, je me dis qu’il arrivera peut-être à notre peau de caste quelque chose de comparable à ce que Colette Braeckman raconte dans ses Carnets noirs. Cette journaliste belge nous raconte sa passion pour l’Afrique, dont cette anecdote que je ne résiste pas à partager. Alors que Louis Michel, ancien commissaire européen, est en tournée en Afrique, il est pris d’un grave malaise, il a des hémorragies gastriques. Le lendemain, la délégation belge trouve à la porte de l’hôtel une équipe de guérisseurs congolais, venus proposer leurs services à M. Michel (qui avait entre temps été rapatrié en Belgique), ce représentant de l’ancienne puissance coloniale. Puissent les meilleurs guérisseurs venir au chevet de notre émission !"


La maison du silence

Lucile Schmid

"Je vous recommande ce roman du grand écrivain turc Orhan Pamuk, paru en 1988. Il raconte l’histoire de trois jeunes qui viennent comme tous les ans rendre visite à leur grand-mère, qui vit dans une maison totalement délabrée, au bord de la mer, dans la région de Marmara. Les questions traitées dans ce roman sont celles dont nous avons parlé aujourd’hui : laïcité et islamisation, relation à l’Occident … Le livre est magnifique sur le plan littéraire (Pamuk est un grand admirateur de Flaubert), et très profond dans les thèmes qu’il aborde. Un régal. "