Le sumac, dix façons de le préparer

Brève proposée par Akram Belkaïd dans l'émission G7 et OTAN face à la guerre en Ukraine / Algérie : 60 ans après l’indépendance / n°252 / 3 juillet 2022, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Le sumac, dix façons de le préparer

Akram Belkaïd

"Je vous propose un ouvrage culinaire pour apporter un peu de légèreté à nos conversations de cette semaine. Il est signé de Claire Bastier, une journaliste qui connaît très bien le Proche-Orient. Elle a écrit un petit livre sur le sumac et les façons de le préparer. Pour ceux qui ne le connaissent pas, le sumac une épice astringente, très présente dans les plats du Proche-Orient. Il y a bien entendu le côté festif et convivial d’un livre de recettes, mais comme toujours, la cuisine raconte une région et une société. Un peu d’évasion dans cette période estivale, tout en prenant connaissance d’une approche culinaire encore peu répandue en France. "


Les autres brèves de l'émission :

D-Day Land

Philippe Meyer

"Nous avons discuté de questions mémorielles aujourd’hui, j’y rattacherai ce phénomène normand du « D-Day Land », une espèce de parc d’attractions autour du débarquement, contre lequel beaucoup de gens et notamment les derniers survivants du débarquement se sont élevés. Le Monde a récemment publié un article de Clémentine Goldszal sur le promoteur de ce projet, Roberto Ciurleo. On y apprend que si les maires qui soutiennent le projet le font pour qu’on parle de leur commune, cela ne se passera peut-être pas comme ils l’espèrent, ils risquent plutôt de figurer dans les pages judiciaires. On voit bien les ravages de la communication dans cette affaire, on voit aussi à quel point tous ceux qui ont idéalisé les maires et le fonctionnement des mairies, président de la République inclus, se mettent le doigt dans l’œil, et sacralisent des responsabilités qui méritent d’être passées au crible de la critique et de l’analyse, comme toutes les autres. Ce « Parc Astérix » du débarquement n’est pas seulement une gifle pour tous ceux qui ont participé à l’évènement, c’est aussi une illustration absolument exemplaire des ravages de la communication dans les modes de gouvernement, même à leur premier niveau, celui des municipalités. "


Terres de sang, l’Europe entre Hitler et Staline

Marc-Olivier Padis

"Je voudrais parler d’un livre qui a fait date, de l’historien américain Timothy Snyder. Gallimard vient d’en publier une édition augmentée, il y a désormais une substantielle postface de l’auteur, à la lumière des évènements récents. Le mérite de ce livre est d’avoir attiré l’attention sur un espace européen très particulier : tout ce qui se situe à l’est de l’Allemagne et à l’ouest de la Russie : la Pologne, la Biélorussie, l’Ukraine, les pays baltes, qui ont été balayés à la fois par la terreur soviétique et la terreur nazie, l’Holocauste, la grande famine, les exterminations de populations civiles pendant la guerre … Ces « Terres de sang » ont connu la mort de plus de 14 millions de personnes entre 1933 et 1945. L’ouvrage est un renouvellement du regard historique sur le continent, on se rend compte qu’il y a là un trou noir dans notre mémoire collective. Ce qui explique sans doute que Snyder ait été capable de mettre en avant ces aspects peu connus et insuffisamment travaillés de cette période noire, c’est qu’il parle six langues. Et quand on regarde sa bibliographie, on voit des sources en anglais, en allemand, en français, en ukrainien, en russe et en polonais. Cela donne à son travail historique une ampleur absolument admirable. "


L’enseignement de l’allemand en France

Michaela Wiegel

"Je voulais lancer un cri d’alarme quant à l’apprentissage de l’allemand en France. Ce changement d’époque nous montre l’importance d’une bonne entente franco-allemande pour l’Europe. Malheureusement, les chiffres sont réellement effrayants : il n’y a eu que 85 candidats admissibles au concours du CAPES, pour devenir professeurs d’allemand, pour 215 postes, ce qui n’était déjà pas beaucoup. Après la réforme du bac, nous avons aussi eu les chiffres des élèves qui font une spécialité allemand, c’est à dire qui ont le meilleur niveau : 51. C’est inférieur à la spécialité de latin. L’anglais et l’espagnol dominent presque totalement. Certes, il y a les classes européennes, et le baccalauréat international, mais si l’on veut avoir une connaissance intime de la langue allemande, il faut faire plus d’allemand dans les filières générales."