LES INTERVENANTS

François Sureau

François Sureau est un écrivain français né le 19 septembre 1957 à Paris, maître des requêtes au Conseil d'État, puis avocat.

 

Les brèves proposées par François Sureau:

La maison rouge, exposition

"Je voudrais recommander à tout le monde d’aller à La maison rouge, qui est le musée personnel d’Antoine de Galbert qui est 10 boulevard de la Bastille, avant qu’il ne ferme puisqu’Antoine de Galbert qui a été un mécène remarquable va fermer la maison rouge et faire don d’une très grande partie de ses collections à un musée situé à Lyon et c’est une chose suffisamment rare pour être relevée, s’agissant d’un mécène privé qui n’a jamais rien demandé à personne. A la maison rouge en ce moment il y a une exposition de photographies notamment de Marin Karmitz, le producteur de cinéma, cela s’appelle Etranger résident et c’est une collection absolument extraordinaire, qui est une véritable traversée du siècle, les photos de Hine sur les classes populaires et les Noirs dans les Amériques dans les années 20 ou 30, les photos de kibboutz en Hongrie en 1937, les photos de l’époque des années 60. Des photographes absolument extraordinaires, c’est un magnifique voyage dans le XXème siècle."


Exposition : Cent portraits pour un centenaire, les soldats de Foch vus par Burnand

"Je voudrais recommander deux choses, que j’ai vues récemment et qui sont deux expositions. L’une est l’exposition Karmitz qui s’appelle Etranger résident, à La Maison Rouge, qui est une collection de photographies sur l’histoire du XXème siècle qui est absolument exceptionnelle, et l’autre aussi surprenante, c’est une exposition qui a lieu au Musée de la légion d’honneur, qui est en face du Musée d’Orsay à Paris, et cette exposition expose 100 portraits du peintre Eugène Burnand qui est un peintre assez extraordinaire, Eugène Burnand était un peintre vaudois qui a du mourir dans les années 30, fils de pasteur, et qui a fait des tableaux religieux qui marquent par leur grand réalisme, à tel point qu’il a été accusé d’être devenu inutile à l’époque de la photographie. Pour montrer que cela n’était pas le cas, il a demandé au maréchal Foch l’autorisation de peindre des portraits de soldats de la Grande Guerre. Ce sont des pastels qui sont peints de face comme si c’étaient des photographies. Il faisait venir chez lui ses modèles, le Malgache, le Slovène, le Serbe, le Monténégrin, le Français, le chasseur alpin, le légionnaire arménien, passaient des semaines retirés du front dans la villa d’Eugène Burnand qui les peignait. Ces 100 portraits de la Grande Guerre sont exposés dans une grande salle, ce sont toutes les nations alliées, représentées par des têtes d’hommes, et c’est une exposition absolument bouleversante."


Evremond De Bérard

"Un élément nécrologique puis une recommandation. L’élément nécrologique c’est que le plus grand écrivain français depuis une quarantaine d’année est mort hier dans l’indifférence générale : Guy Dupré. Qui est l’auteur de Les fiancées sont froides, du Grand Coucher et des manœuvres d’Automne. Disparition qui a d’ailleurs été remarquablement saluée par le président de la République, ça fait plaisir de temps à autre quand on voit les platitudes auxquelles les discours officiels nous ont habitué sur le départ des grands écrivains, c’est assez frappant. Et Guy Dupré, j’engage tous nos auditeurs à trouver ses livres, c’est un personnage tout à fait étonnant, moitié japonais, moitié français, dont l’œuvre se situe aux confluents de Maurice Barrès et d’André Breton ce qui est quand même une gageure. Dans une phrase absolument magnifique avec une part énorme de l’incertitude et de la douleur française au travers des deux guerres mondiales, Guy Dupré était un auteur absolument exceptionnel.
Deuxième chose, il faut voyager et moi j’aime beaucoup les peintres voyageurs, vous savez comme les peintres de marine, et on publie ces jours-ci les œuvres complètes, l’œuvre picturale, c’est un petit livre d’art qui coûte pas cher, d’Evremond de Bérard qui a exploré un très grand nombre de pays. Il est né en 1822, il est mort en 1880 et l’essentiel de sa production c’est 1850-1860. Il y a des aquarelles et des gouaches de ses voyages en Perse, en Egypte en particulier qui sont d’une intelligence ethnologique et sensible absolument remarquable."